L’illusion de la droite et des capitalistes réunionnais

3 janvier 2012, par J.B.

Pendant longtemps, des dirigeants politiques de droite disaient qu’à La Réunion, il y avait « la droite la plus bête de France ». Ils avaient l’art de perdre des élections alors qu’ils étaient majoritaires. On a mis la faute sur la division. Actuellement, la droite se présente sous des airs d’unité et de prospérité sous la direction de Didier Robert, lequel ne se prive pas pour démolir toute l’activité économique, vaillamment construite par nos aînés.

Si l’UMP est à la tête du Conseil régional, c’est grâce à la liste socialiste conduite par Michel Vergoz qui ne s’est pas désisté au deuxième tour, alors que la population ne lui avait accordé que 13% de voix. Aux Sénatoriales, la deuxième sur la liste de l’UMP a été élue grâce à l’apport de grands électeurs issus de municipalités non tenues par la droite. L’UMP et ses amis donnent l’illusion d’une force qui n’existe pas.

Nous verrons, le 22 avril, quel pourcentage de voix Didier Robert et ses amis de l’UMP vont apporter à Sarkozy ! Nous verrons exactement le poids de la droite locale lors du deuxième tour, le 6 mai quand la clarification s’imposera. Nous pourrons alors mesurer le gâchis que la division des socialistes a engendré. Pourrons-nous encore caresser l’espoir de redresser les dégâts aux plans économiques, sociaux et culturels consécutifs à cette situation ?

Une grande partie du capitalisme réunionnais s’est également laissé bercer par ces illusions d’une droite rénovée, en participant à la défaite de l’ancienne majorité. Les fermetures d’entreprises, la fin des investissements, la récession économique, l’effondrement des grandes familles capitalistes qui ont fait la prospérité de l’île, la vente des actifs réunionnais aux intérêts extérieurs, sont les signes d’une politique gouvernementale et régionale UMP qui ne trompent plus.

Face à cette crise exceptionnelle, la faillite idéologique du capitalisme réunionnais est totale. Ce dernier a vécu sur des situations de rentes et s’est laissé aller à recycler les transferts financiers issus des apports des luttes sociales du PCR, au lieu de défendre le développement de La Réunion et les intérêts réunionnais par l’investissement et la création de richesses.

L’exemple d’Air Austral est typique de cette faillite. La ligne idéologique qui sous-tend la création de la compagnie depuis Pierre Lagourgue ainsi que son expansion est la nécessité de doter La Réunion d’une compagnie aérienne au service des intérêts des Réunionnais. L’autre ligne idéologique voudrait que cela soit inutile puisque notre île est bien desservie par des compagnies comme Air France et Corsair. Ce n’est un secret pour personne que Air France s’oppose à l’expansion d’Air Austral. Quand le débat s’ouvre sur la baisse des prix, les 2 lignes s’affrontent. D’un côté, la facilité c’est de garder les prix actuels élevés mais de demander aux pouvoirs publics de subventionner les billets. De l’autre côté, il s’agit de rechercher des solutions pour baisser réellement les prix par la baisse des coûts de production. Airbus a travaillé pour le compte de La Réunion et a trouvé une solution avec un A380 à 840 places et à 600 euros le billet aller-retour. C’est la victoire de l’intelligence sur l’assistanat.

Il paraît que le 13 janvier, tout le travail de nos ainés sera remis en cause. Que feront les capitalistes réunionnais actionnaires de la compagnie ? Vont-ils connaître le même sort que d’autres investisseurs qui avaient investi dans des compagnies qui ont fait faillite ? Ou alors, auront-ils un sursaut de dignité pour défendre leurs intérêts et ceux du pays ?

J.B.

Air Austral

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus