L’inaction climatique des Etats menace les économies

28 septembre 2021

Tous les yeux se tournent vers la COP26 de Glasgow, pourtant le constat reste inchangé depuis plusieurs années : l’inaction politique contribue aux effets du dérèglement climatique qui pèsent désormais lourdement sur l’économie des États.

Alors que le traité final de cette COP21, en décembre 2015, avait inscrit comme ambition de contenir le réchauffement climatique « bien en deçà de 2 °C » par rapport aux niveaux préindustriels, suivie d’une mention à un objectif idéal de 1,5 °C, les promesses ont été loin d’être tenues par les États.

Depuis 2015, c’est à une hausse comprise entre 3 et 4 degrés que la planète semble pour l’instant promise. Avec ses effets dévastateurs sur la nature, les animaux et les humains : feux, tempêtes, sécheresses, montée des eaux, dérèglement climatique, …

La question environnementale a peiné à touché les dirigeants. De fait, certaines institutions ont décidé de mettre en avant le volet économique pour convaincre de la nécessité de mettre en place rapidement des mesures efficaces.

Ainsi, l’inaction des gouvernements et des entreprises dans le domaine climatique va très certainement provoquer une perte drastique de produit intérieur brut dans la zone euro, sous le coup des dégâts liés au réchauffement, selon la Banque centrale européenne.

L’absence de mesures ordonnées pour décarboner l’économie pourrait faire perdre au PIB de l’UE 4% d’ici 2030 et plus de 10% d’ici 2100, en comparaison d’un scénario où les gouvernements mettent en place des politiques actives de transitions écologiques selon les résultats d’un test de résistance climatique mené par la BCE.

Ces conséquences économiques seront encore plus significatives mais atténuée dans un scénario intermédiaire, c’est-à-dire une transition « désordonnée » vers une économie décarbonée, où le retard dans l’action politique est rattrapé de manière abrupte et où les coûts de la transition pour les entreprises sont majorés.

« Sans politiques de transition vers une économie plus verte, les risques physiques augmenteront avec le temps » et de manière « non linéaire », en raison de la « nature irréversible du changement climatique », a affirmé Luis de Guindos, vice-président de la BCE, dans un communiqué.

Ainsi, la banque centrale européenne veut aussi sensibiliser le secteur privé sur le sujet en affirmant que la transition vers une économie plus verte reste « une opportunité en or » pour ne pas subir les effets futurs du climat.

La banque a réalisé un exercice pour prouver ses propos. Elle a été mené sur 2,3 millions d’entreprises et 1600 banques de la zone euro révèle également qu’en cas d’inaction politique, les portefeuilles de crédit avec une forte exposition au risque climatique ont 30% de chances supplémentaires de faire défaut en 2050 par rapport à 2020.

Ce test de résistance climatique à l’échelle de l’économie précède un prochain exercice qui sera mené courant 2022 sur les banques de la zone euro, afin de convaincre le plus grand nombre d’amorcer un changement de cap.

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