L’intérêt général

8 septembre 2006

Dans l’éditorial de mercredi, nous avons plaidé pour un approfondissement de la démocratie et du dialogue social afin de résoudre les grands problèmes du pays et les conflits sociaux dont ils sont la source. La démocratie, disait-on, ne doit pas s’arrêter aux portes de l’entreprise. Son exercice, à ce niveau, exige la prise en compte des intérêts légitimes de l’ensemble des partenaires sociaux. Cela, bien sûr, à la lumière de l’intérêt général qui, au-delà de l’intérêt l’entreprise, doit être aussi celui de toute La Réunion. Et à condition, bien évidemment, que cet intérêt général ne serve pas de paravent à certains pour faire avancer des intérêts plus particuliers.

À cet égard, l’évolution du conflit à l’usine de Bois Rouge est particulièrement instructive.
Comment expliquer que les usiniers qui - il y a peu encore - pressaient à une signature rapide de la Convention-canne au prétexte que tout retard au démarrage de la coupe serait fatal à l’ensemble de la profession, s’accommodent aujourd’hui d’une suspension de cette même coupe ? Et cela dure depuis une semaine ! Apparemment, sans problème pour eux ; mais au détriment des travailleurs de l’usine et des planteurs, lourdement pénalisés.

Cet énorme gâchis aurait pu être évité si, au départ, les syndicats majoritaires de l’entreprise étaient vraiment associés en tant que partenaires loyaux aux négociations salariales. Ce fut loin d’être le cas. Les usiniers ont préféré se contenter d’un accord a minima et donc... d’une démocratie a minima. De ce point de vue, leur responsabilité est totale. Il leur appartient de mettre fin à ce conflit, qui n’a que trop duré.

L. B.


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