L’« intérêt planétaire » de La Réunion

6 juillet 2010, par LB

Hier “Témoignages” a accordé une grande importance à un événement très significatif qui s’est déroulé il y a quelques jours à Paris, lors de la traditionnelle Fête de la musique : c’est la place accordée par le Ministère de la Culture au maloya dans le cadre de cette célébration et les vifs remerciements exprimés par le ministre à l’UNESCO d’avoir inscrit cette expression de la culture réunionnaise au Patrimoine de l’humanité. Un ministre qui a également souligné que « cette reconnaissance a été possible grâce au travail de fond effectué par la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise ».
Pour Frédéric Mitterrand, ce travail de l’UNESCO et de la MCUR font du maloya « un intérêt véritablement planétaire ». En effet, dit-il, « le maloya, qui constitue véritablement l’âme de La Réunion, incarne l’esprit d’un peuple qui exalte sa liberté contre toute forme d’oppression et de servitude ».

De tels propos, tenus par un représentant de l’Etat, sont un encouragement aux militants culturels, artistiques, éducatifs et politiques réunionnais qui se sont toujours battus pour la libération de leur peuple. Un combat qui amène aujourd’hui un artiste comme Zorro Tchang à triompher en chantant notamment : « La Rényon, mi èm a li, sa mon nasyon ».
Ce combat est bien sûr loin d’être terminé, surtout lorsque certains politiciens “péi” soutiennent une politique gouvernementale d’oppressions diverses, de casse sociale et de discriminations socio-culturelles. Des politiciens qui collaborent avec une politique anti-développement durable et qui vont même jusqu’à poignarder leurs compatriotes en cassant le tram-train, la MCUR, les grands projets de services publics d’aide à la personne et de défense de l’environnement.

Beaucoup de Réunionnais ont pu voir la semaine dernière sur Télé-Réunion, lors de la mi-temps d’un match de la Coupe du monde de football, un reportage très émouvant sur le Musée de l’Apartheid construit en Afrique du Sud, en mémoire de ce régime honteux qui a frappé son peuple pendant des décennies. Et certains de nos compatriotes ont dû se dire avec raison : ce que font nos sœurs et frères sud-africains pour cultiver leur mémoire historique et mieux construire leur avenir dans la solidarité, pourquoi, nous Réunionnais, ne le ferions-nous pas grâce à la MCUR ?
Et comme le disait ce dimanche Alain Zanéguy, au nom de la présidente du Conseil général, lors du lancement de l’Université internationale d’été sur “Créolité/Créolisation : états de la question”, « nous ne devons jamais séparer le combat pour la promotion de l’identité culturelle réunionnaise et celui pour la cohésion sociale dans notre île ». Oui, car c’est vraiment ainsi que nous mettrons en valeur l’« intérêt planétaire » de La Réunion.

L. B.


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