L’octroi de mer est bien une taxe à l’importation

11 octobre 2016, par J.B.

Notre confrère du Quotidien, Cédric Boulland, rend compte de l’assemblée générale de l’ADIR et rapporte les propos du Président de Région. « L’octroi de mer est un élément important de protection de l’industrie réunionnaise. Lors d’une prochaine commission permanente, comme nous l’avions fait pour la farine, nous allons faire passer l’octroi de mer sur le sucre importé de 6,5 à 10 % afin de protéger le sucre réunionnais ». Voilà une déclaration qui sera versée négativement au dossier de la réforme de l’octroi de mer prévue avant 2020.

Chacun sait que l’octroi de mer est très contestée. Ses détracteurs l’accusent d’être une taxe sur les produits importés alors que la règle du commerce mondiale interdit l’imposition de barrières douanières. La concurrence doit être libre et non faussée. Ses défenseurs soutiennent, au contraire, que c’est une recette essentielle aux Collectivités qui ne peuvent s’en priver, au risque de faire écrouler tout le système. D’ailleurs, ils avancent que 90 % du prélèvement va aux budgets des Collectivités.

Les autorités européennes ont donné acte de cette interprétation. Dès lors, la cohérence imposait de porter la taxe également sur la production locale, pour bien montrer que ce n’est pas une entrave aux seuls produits importés. Ce qui fut fait. Puis, la contestation a évolué sur le caractère inflationniste du prélèvement. Le prix du sucre va augmenter de manière mécanique. La décision du président de Région met à mal la sincérité des élus.

Didier Robert vient probablement de donner le coup de grâce à l’octroi de mer. Il apporte la précision que c’est bien une taxe sur les produits importés pour protéger la production locale. Ceci est contraire au dogme libéral. L’Union Européenne sera ravie de constater que c’est son interprétation qui est reconnue publiquement. Aujourd’hui, c’est le sucre. Hier, c’était la farine. Demain, ce sera le riz en sachet, l’huile, la bière, etc.

Ainsi, l’ADIR et Didier Robert viennent d’apporter un soutien inespéré à ceux qui demandent la suppression de cette taxe. Selon leur propos, c’est bien une taxe à l’importation.

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