L’onde de choc

28 décembre 2004

(Page 2)

Pendant des dizaines d’années, les gouvernants parisiens et leurs soutiens locaux ont combattu l’idée selon laquelle le peuple réunionnais doit pouvoir bâtir le développement de son pays en particulier sur la base de liens de coopération avec les peuples de l’océan Indien.
Tout a été fait pour isoler La Réunion de son environnement géographique régional et pour couper sa population d’une grande partie de ses racines ancestrales. Les promoteurs des liens d’amitié entre ces peuples étaient qualifiés d’ennemis de la France, d’anti-Européens et autres délires.
Les idées justes finissant toujours par gagner, ces dernières années ont vu se faire les premiers pas d’une coopération régionale entre les îles du Sud-Ouest de l’océan Indien. Ils ont été suivis des premiers efforts pour mettre en œuvre - bien au-delà des pays membres de la C.O.I. - une véritable politique de co-développement régional basée sur l’égalité et la solidarité entre tous les peuples riverains de ce "nouveau cœur du monde", selon l’expression de Paul Vergès.
La terrible catastrophe meurtrière qui s’est produite dimanche dans l’océan Indien nous a montré que nous faisons partie physiquement de cette région du monde. Nous appartenons tous à la même mer. Samèm nout kaz, samèm nout famiy. Et puisqu’aucun d’entre nous n’est à l’abri, cela doit renforcer notre conscience indocéanique.
Puisse au moins cette tragédie, où nous avons tous - plus ou moins - été touchés par la même houle et la même onde de choc, renforcer les liens entre nous pour protéger les plus fragiles des futurs phénomènes naturels extrêmes que nous réserve l’avenir.

L. B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus