L’oubli d’Oudinot

13 janvier 2006

Le ministre de l’Outre-mer a présenté mercredi ses vœux à la presse et aux associations pour 2006. Et il faut le reconnaître : comme le président de la République ou le Premier ministre et d’autres représentants de l’État, François Baroin a prononcé de belles paroles et fait de belles promesses. En particulier, il s’est engagé à mener une "lutte sans faiblesse contre les discriminations" dont sont victimes les ultra-marins émigrés en France. Et il a rappelé que ses priorités pour la nouvelle année, c’est faire reculer le chômage, "deux à trois fois plus élevé" dans nos pays que dans l’hexagone, et développer l’habitat social.
Tout cela est bien joli. Le problème - entre autres -, c’est que des paroles aux actes, le fossé est immense. Et que concrètement la politique menée par le gouvernement outre-mer, en particulier à La Réunion, est loin de répondre aux besoins immédiats et à long terme des populations.
Certes, François Baroin reconnaît implicitement que l’État est responsable du respect du droit des Réunionnais à l’emploi et au logement ; mais comment faire croire que le contrat nouvelle embauche (CNE) "devrait pleinement répondre à la réalité du terrain"...? Et pourquoi le ministre ne répond-t-il toujours pas aux propositions réunionnaises en matière de logements sociaux ? Pourquoi aussi mettre sans arrêt en avant la chasse contre les immigrés dits clandestins ?
La réponse à ces questions se trouve peut-être dans un oubli significatif du ministre : le 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946. Le fait que le représentant de l’État n’ait pas accordé une grande place à cet événement est-il dû au “hasard” ? Serait-ce parce que cette loi affirme notamment le principe de l’égalité entre la métropole et l’Outre-mer sur le plan collectif, et que la Rue Oudinot “lé pa la èk sa” ?

L. B.


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Témoignages - 80e année


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