La Constitution : un recul de civilisation

20 avril 2005

Ils nous font marrer ces “oui-ouistes”. Ils essaient de nous embobiner, tantôt en mettant en avant les beaux discours contenus dans le projet de Constitution européenne - en nous cachant les articles qui disent le contraire -, tantôt en nous annonçant les pires catastrophes si le “non” l’emporte.
Soyons sérieux. On sait que le grand capital a atteint un tel niveau de développement et de capacité de production qu’il a besoin désormais de marchés mondiaux pour placer ses produits, ses services et ses capitaux afin d’accumuler de nouvelles richesses. D’où la mondialisation des marchés, sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le projet de traité constitutionnel européen s’inscrit dans cette logique des marchés les plus grands possibles, les moins restreints possibles, avec le moins d’entraves possibles pour le maximum de profits pour les bourgeoisies européennes. D’où ce principe de la "concurrence libre et non faussée" - par des protections et des aides aux plus fragiles -, qui est au centre du projet.
C’est clair : si l’UMP et le PS ont souhaité ce référendum du 29 mai pour faire ratifier le projet par la France et s’ils ont décidé de prôner le “oui”, c’est à la fois pour des raisons de classe et de tactique politicienne liée à la présidentielle de 2007. Or leurs dirigeants nous font croire qu’il s’agit d’une "avancée" pour les peuples.
Mais en quoi le fait d’inscrire dans une Constitution européenne - un texte fondamental qui s’imposera à toutes les lois nationales - la primauté de la loi du marché, du veau d’or et de la loi du plus fort, est-elle une avancée ? C’est un recul de civilisation. C’est pourquoi nous disons “non”.

L. B.


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