
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
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6 décembre 2021, par
Dans un monde qui a été bouleversé, nous subissons tous les jours les bouleversements de la chaine logistique mondiale « supply chain ». Ce dérèglement cause des grandes difficultés d’approvisionnement pour notre île, mais aussi freine nos exportations. Le cout du transport a été multiplié par 5 en 2 ans.
« Un choc thermonucléaire sur l’ensemble des chaînes d’approvisionnement, au niveau mondial. » L’analyse faite par les dirigeants du cabinet Kyu Associés de l’effet de la pandémie sur la supply chain est en trois phases, mais sans appel.
« Au début de la crise, quand la Chine a été touchée, les entreprises ont vraiment mesuré l’importance de ce pays en tant qu’atelier du monde. Beaucoup ont alors compris qu’elles n’étaient pas capables d’évaluer l’impact des fermetures chinoises sur leur activité… Dans un second temps, les confinements des économies occidentales ont entraîné d’importantes perturbations, mais ces dernières ont été amorties par la chute de la demande », explique Laurent Giordani, associé-fondateur de Kyu, qui a publié son Baromètre 2020 des risques supply chain .
C’est aujourd’hui que la troisième phase s’annonce, vraisemblablement encore plus compliquée. « Même si certains pays, comme la France, ont amorti le choc, les tissus économiques sont extrêmement fragilisés. Beaucoup d’entreprises risquent de disparaître, avec des conséquences en chaîne pour l’ensemble de leur écosystème. On peut s’attendre à une reprise très chaotique », estime Thibaud Moulin, associé chez Kyu. En fait la crise d’approvisionnement trouble l’ordre normal de la globalisation et la rend obsolète.
En raison de la crise sanitaire, les supply chains font face à des situations irrégulières et beaucoup de complications, 94% des entreprises les plus importantes ont connu des perturbations dans leur chaîne logistique, 75% ont connu de forts impacts négatifs, 70% des entreprises en arrêt ou en chômage partiel, leur chaîne logistique et sa continuité sont en jeu.
La demande et la gestion des stocks selon les secteurs ont été très instables. Par exemple, les demandes ont afflué chez les grossistes en alimentation, les distributeurs de produits pharmaceutiques et les entreprises de produits pour animaux domestiques. En revanche, dans les domaines comme l’alimentation des restaurants, la demande a été très faible. Certaines entreprises ayant des capacités à l’arrêt ont dû faire face à une demande importante, ou à l’inverse certaines ont connu peu de demandes avec des capacités en place.
A l’échelle des fournisseurs, beaucoup de sous-traitants de petite taille n’ont pas résisté à la crise, et ont déjà arrêté leur activité. Les livraisons ont aussi été très irrégulières et peu importantes. Lors du premier confinement, plus de la moitié des moyens de transports des marchandises était à l’arrêt, entraînant donc d’importantes difficultés dans le secteur : Les plans de transport étaient désorganisés, les entreprises ont eu des surcoûts d’exploitation dû à une baisse de la demande, les entreprises ont dû assumer des coûts supplémentaires pour la protection des salariés (masque, gel hydro alcoolique…), les transports internationaux ont eu de nombreuses difficultés en raison de la fermeture des frontières.
Les difficultés d’approvisionnement, la hausse des prix des matières premières (énergie, agricoles, industrielles) et des coûts de transport se sont accumulées au 1er semestre 2021. Celles-ci pénalisent les entreprises, qui pour certaines peinent à assurer leur production (automobile en particulier) et peuvent voir l’amélioration des marges en sortie de crise limitée.
Une grande partie des facteurs à l’origine de ces hausses de prix et difficultés d’approvisionnement, liés à la crise sanitaire, seraient temporaires. La forte demande de produits industriels ralentirait cette année avec la fin des restrictions sanitaires. Les capacités d’offre pourraient, dans certains cas, rester contraintes jusqu’en 2022. A moyen terme, les plans de relance, et la transition énergétique et digitale qu’ils accélèrent, devraient soutenir les prix de certains intrants spécifiques.
Selon l’Insee, au printemps 2021, la part des entreprises industrielles affectées a atteint un niveau jamais enregistré, de 27 % (9 % en moyenne depuis 1991). L’industrie automobile, avec 78 % des entreprises (19 % en moyenne depuis 1991) et la fabrication d’équipement électronique avec 43 % (contre 11 %), sont les plus touchées. Le bâtiment est aussi fortement touché avec 22 % des entreprises (contre 4 %). Le prix des matières industrielles a été multiplié par 1,7 entre mi-2020 et mai 2021. Dans le détail, l’indice des prix des matériaux semi-conducteurs a doublé, de même que celui du cuivre et des matières minérales. Le prix de l’acier a été multiplié par 1,8, alors que celui du bois a plus que doublé.
La crise sanitaire liée à la Covid-19 est aujourd’hui très formatrice, grâce aux restrictions ou confinements, et nous démontre encore aujourd’hui les différents problèmes liés à la chaîne logistique. Cette crise, qui s’est révélée dans différents domaines, semble être le bon moment pour repenser les modèles en place. Produire localement, dans un acte de consommation responsable, produire localement profitera au territoire local, national. En effet cela permettra d’éviter une relocalisation des industries, mais aussi de limiter les acheminements grâce à des circuits courts.
En effet, on peut voir avec l’exemple des textiles que l’industrie vestimentaire est majoritairement dépendantes des tiers internationaux. La relocalisation permettrait donc de rapprocher les différents acteurs de la chaîne et garantir l’accès aux provisions. Innover, un autre changement serait de développer des solutions internes permettant de travailler en cohésion et ainsi avoir une meilleure visibilité sur l’ensemble de la chaîne.
Développer le secteur du E-commerce, en période de confinement, les ventes en ligne ont connu une importante hausse. D’après Mathieu Terzian (Responsable Transactions Industriels et Logistique Sud France), cette hausse des commandes a confronté les acteurs de la logistique à des faits : le manque de place et l’éloignement. C’est pourquoi une meilleure organisation dans la gestion des stocks et des surfaces peut être envisagée. Une catégorie d’acheteurs est de plus en plus présente : les seniors 2.0. Parmi les personnes ayant plus de 50 ans, 9 sur 10 ont déjà effectué au moins 1 achat sur internet. L’E-commerce est aussi beaucoup utilisé pour les produits alimentaires depuis le premier confinement.
Bâtiments de stockage, les livraisons urbaines ayant également connu une forte croissance pendant le confinement, il semble nécessaire pour les acteurs de la chaîne de développer le projet d’entrepôts de stockage à proximité des villes. L’idée étant de relocaliser les entrepôts à un niveau national, régional voire local plutôt qu’à un niveau international. Cela suivrait la logique énoncée dans le premier point : produire localement afin de moins dépendre des tiers internationaux. Le monde a changé pour de bon, il nous faut passer au monde d’après. Un monde décarbonné et responsable qui crée des emplois à la Réunion pour les Réunionnais. L’heure n’est à essayer de retaper l’ancien monde mais d’en ouvrir un autre.
« Le mot « crise » en Chinois est représenté par deux idéogrammes qui signifient danger et opportunité. Il y a toujours dans une crise la possibilité de changer, de s’ouvrir à autre chose, d’en comprendre les causes et d’essayer d’en tirer les conséquences. Elle peut être une prise de conscience qui nous permet de vivre autrement, tant au niveau individuel que collectif. » Frédéric Lenoir
Nou artrouv’
David Gauvin
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