La crise d’un système

4 février 2009, par LB

Dans l’annonce du séminaire annuel de CONFORTE (Conseil Formation Transfrontalier Européen) organisé du 29 septembre au 2 octobre 2009 prochains à La Réunion, Marc Vandewynckele signale que dans son dernier livre, “La haine de l’occident” (Albin Michel), Jean Ziegler, universitaire et écrivain suisse, rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation de 2001 à 2008 retrace l’histoire de plus de cinq siècles de domination de la planète par les dirigeants occidentaux.

« Quatre systèmes se sont succédé. Le premier est celui dit des conquêtes ; vient ensuite celui du commerce triangulaire et de la déportation massive d’Africains noirs vers le continent américain dépeuplé par le massacre des Indiens ; le troisième est celui de l’occupation militaire qui garantit l’accès direct aux ressources minières et agricoles ; le quatrième représente de loin le plus meurtrier des systèmes d’oppression : l’ordre du capital globalisé à toute la planète ».

Hier, “Témoignages” a fait connaître aux Réunionnais ce cri d’alarme lancé mardi dernier par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à la réunion des Nations Unies sur la sécurité alimentaire, où il a déclaré que le problème croissant de la faim et de la pauvreté dans le monde est « choquant et intolérable ». Hier matin sur Kanal Océan Indien, le responsable syndical réunionnais Paul Junot (CFTC) dénonçait « la dictature des multinationales », qui tue des dizaines de milliers d’enfants chaque jour. (notre photo)

Ce crime contre l’humanité pourrait être évité, rappelait récemment Jacques Diouf, directeur général de la FAO, pour qui 60 milliards de dollars d’investissement par an (46 milliards d’euros) suffiraient pour diminuer et supprimer la famine. Or, selon le FMI, les dirigeants de la planète ont offert 2.200 milliards aux banquiers et autres détenteurs de capitaux pour relancer la croissance ; cela, sans résultat car ils ont mis cet argent dans leur poche.

Quand Paul Vergès, l’Alliance, la Région appellent à la mobilisation et lancent des actions pour renforcer les liens de solidarité avec les peuples voisins, que fait l’État ? Quand le PCR propose au secrétaire d’État à l’Outre-mer des mesures pour impulser « le co-développement solidaire au niveau régional », que répond-t-il ? Nous sommes bien dans la crise d’un système, comme disait hier Paul Junot.

L. B.


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