La crise des réfugiés s’aggrave : près de 5.000 morts en Méditerranée

24 décembre 2016

L’Office international des migrants a publié hier le bilan au 21 décembre des déplacements de réfugiés en Méditerranée. Le nombre des passages clandestins est en nette baisse. Officiellement, l’OIM a dénombré l’arrivée de 358.000 migrants jusqu’à mercredi, alors que l’an dernier ils étaient plus d’un million. Par contre, le nombre de noyés a grimpé en flèche : 3.777 l’an dernier, plus de 4.900 depuis le 1er janvier 2016.

Cette évolution est la conséquence d’un raidissement de la politique des États de l’Union européenne vis-à-vis des victimes des guerres lancées par les dirigeants occidentaux au Moyen-Orient. L’an dernier, la route principale allait de la Turquie à la Grèce. Plus de 850.000 personnes l’avait utilisée en 2015, contre 173.000 en 2016. Cette année, un accord entre l’Union européenne et la Turquie a rendu possible le renvoi immédiat dans ce pays des migrants arrivés sur les terres européennes par cette voie. Elle a donc amené un déplacement des flux vers une traversée beaucoup plus dangereuse, des côtes de la Libye à l’Italie.

Depuis le début de l’année, 180.000 réfugiés ont tenté de passer par cet itinéraire très périlleux. Plus de 4.400 d’entre eux sont morts par ce passage.

En 2016, la crise des réfugiés s’est donc aggravée. Les mesures pour restreindre le flux n’ont pas contribué à l’atténuer, car le nombre de victimes est en hausse. Or la tendance est au durcissement des mesures destinées à empêcher les réfugiés de venir en Europe. Si rien ne change, des milliers de personnes paieront encore de leur vie le prix de ces décisions politiques.

J.B.

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