La crise : pour qui et pour quoi ?

17 juin 2005

Chacun a pu remarquer que depuis la victoire du “non” à la “Constitution Giscard” le 29 mai dernier, certains médias et responsables politiques ne cessent de vouloir faire passer dans l’opinion l’idée que "l’Europe est en crise". L’un d’eux va même jusqu’à écrire : "L’Europe plonge dans l’ère glaciaire". Cela mérite clarification car il faut voir qui est victime de la crise dans l’Union européenne et ce que cache cette campagne.
En effet, on ne peut nier que l’Union européenne traverse aujourd’hui une phase d’incertitudes et de difficultés, en particulier sur le plan institutionnel, mais également sur le plan social (20 millions de chômeurs, entre autres, c’est très grave), sur le plan budgétaire etc. D’où l’inquiétude légitime, par exemple, des planteurs réunionnais et de la population réunionnaise en général comme de celle des autres RUP.
Pourtant, dans cette situation de crise, on a aussi des éléments encourageants qui ne sont pas valorisés par ceux qui ont tenté de faire passer en force le projet de Traité constitutionnel européen. Pour ceux qui ont été désavoués par les urnes, le “non” à leur projet est vécu comme une impasse, une crise sans issue autre que l’acceptation finale et forcée de ce texte.
Mais il est clair que la victoire du “non” le 29 mai dernier concrétise une nouvelle élévation de la conscience politique des citoyens. Cela fait déjà plusieurs années que se manifestent des propositions altermondialistes, en rupture avec la pensée unique ultra-libérale. La victoire du 29 mai donne une nouvelle dynamique à ce mouvement dans toute l’Europe. Et cette crise est un appel au combat : l’Europe ne se construira pas sans les peuples.

Manuel Marchal


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