La facture à payer

1er février 2005

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Depuis aujourd’hui, les Réunionnais en général et les acteurs économiques en particulier doivent prendre en compte deux augmentations : celle des produits pétroliers et celle du fret maritime.
Pour la première, la Préfecture signale qu’elle est le résultat d’une hausse constante des cours du pétrole brut l’an dernier. Or, plusieurs experts ont souligné que cette hausse n’était pas conjoncturelle, mais due à plusieurs facteurs durables sur lesquels il est difficile de peser : la poursuite de la guerre en Irak, des capacités de production proches du maximum, une demande en hausse importante du fait notamment de la croissance économique en Chine et en Inde, les deux pays les plus peuplés du monde.
Quant à la hausse du fret maritime, elle est notamment la conséquence de cette croissance des deux géants démographiques.
Sachant notre dépendance par rapport aux importations, et compte-tenu du fait qu’une marchandise importée est ensuite convoyée sur son lieu de livraison final par un véhicule propulsé par une source d’énergie qui n’est pas fabriquée dans notre île, cela veut donc dire qu’une masse supplémentaire d’argent va encore s’échapper de La Réunion pour financer ces hausses du coût de transport.
Cela est également vrai pour l’exportation.
Et la tendance est plutôt à une hausse continue des produits pétroliers car on entend de plus en plus parler de tarissement des ressources d’ici quelques dizaines d’années. Or, à chaque hausse des carburants, c’est autant d’argent qui aurait pu être investi ici qui part financer notre facture énergétique. Cela explique pourquoi il est important de réfléchir dès à présent à d’autres solutions moins énergivores, notamment dans les transports, et à d’autres sources d’énergies qui nous mettraient à l’abri des soubresauts de la mondialisation libérale.

Manuel Marchal


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