La faillite de la gestion de l’eau à la Réunion

2 juin 2021, par David Gauvin

Le recours de l’UFC que choisir contre la CISE, démontre encore une fois la faillite de la gestion de l’eau dans notre Pays. Pourtant la ressource en eau se fait rare.

La problématique de l’eau est récurrente dans l’île. En effet, à La Réunion, 46% des abonnés sont alimentés par des réseaux ne garantissant pas une sécurité sanitaire suffisante, d’après les données de l’ARS. 4% des abonnés sont par ailleurs alimentés par des réseaux pour lesquels le risque sanitaire est avéré (détection de parasites pathogènes) ou permanent. La preuve en est que, pendant la saison des pluies particulièrement, les appels à ne pas consommer l’eau de robinet se multiplient.

La gestion de l’eau à La Réunion concerne un certain nombre d’acteurs : le comité de bassin (et les commissions locales de l’eau) qui décident et orientent la politique de l’eau à La Réunion avec le SDAGE* Réunion et les SAGE, l’Etat : le Préfet de la Réunion coordonne les actions des services de l’Etat qui sont chargés de la police de l’eau et de l’application des grands principes définis par l’Europe et la France, l’Office de l’Eau : il aide et encourage les actions d’intérêt général dans le domaine de l’eau, les collectivités locales (Région, Département, Communes) : les communes sont responsables des services d’eau potable et d’assainissement collectif et non collectif.

"Alors qu’en Métropole, près de 98% des consommateurs bénéficient d’une eau du robinet respectant les limites réglementaires de potabilité et ce tout au long de l’année, sur l’Ile de la Réunion, c’est la moitié de la population qui est alimentée par des eaux présentant un niveau de qualité dégradée" constate l’UFC-Que Choisir nationale. "L’un des distributeurs, la CISE Réunion, filiale du groupe SAUR, délivre ainsi à plus de 80.000 habitants de cinq communes (Sainte-Marie, Saint-André, Salazie, Saint-Benoît et les Avirons - ndlr), depuis plus de cinq ans, une eau impropre à la consommation" tempête ensuite l’association.

Ces chiffres sont édifiants et démontrent que le système en lui-même est à refonder. La question de la gestion publique ou déléguée est une question secondaire. Il faut que les réseaux soient interconnectée et géré par une entité unique. Comme les Réunionnais ont su le faire pour l’électricité avec le SIDELEC, il est temps de mettre en chantier un Office des Eaux de la Réunion qui regroupe toutes les compétences dans la gestion de l’eau, depuis la gestion de la ressource jusqu’à la distribution.

“L’eau seule est éternelle.” Yun Soan-Do

Nou artrouv’

David GAUVIN

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