La fête n’empêche pas la réflexion

26 décembre 2011, par J.B.

Un grand débat politique s’est invité à la table de nos voisins de l’île Maurice, en cette fin d’année plutôt propice à la fête. Il s’agit du rapport remis au Premier ministre Ramgoolam par le professeur Carcassonne qui a planché sur le système électoral actuel mauricien et son éventuelle évolution. Commandé par le gouvernement, ce rapport peut signifier une importante révision du système électoral.

En tout cas, le débat est très ouvert. Il a déjà commencé. Nous vous livrons ici un extrait d’un article de Nazim Esoof, blogueur patenté à “L’Express” de Maurice, paru le 20 décembre, jour symbolique pour nous, Réunionnais, de l’abolition de l’esclavage. Sous, le titre : “il fallait pas oser…”, il écrit :
« Lorsqu’on demande à des personnes sensées de penser notre société, elles nous disent surtout à quel point nous sommes archaïques et nous accrochons à des mythes. Le rapport du Pr Guy Carcassonne sur le système électoral vient de nous le démontrer. Toute la classe politique en a pris un sale coup sur la gueule. Comme quoi il ne fallait pas solliciter ce monsieur ! Et voilà qu’on se retrouve avec un rapport qui relève toutes les anomalies d’un système préhistorique. Les propositions du Pr Carcassonne ne sont pas aussi révolutionnaires que cela. Bien des Mauriciens plaident pour une réforme en profondeur du système électoral depuis des années. En vain, évidemment. À présent que c’est un rapport commandé par le Premier ministre, on verra bien ce qui en sortira ».

Nazim Esoof veut croire à la capacité de dirigeants emblématiques comme Ramgoolam et Bérenger, et il invoque la volonté politique et l’intérêt supérieur du pays. Car, pour lui :
« L’enjeu est grand. Les obstacles multiples. Il s’agit de dépouiller notre système électoral de toutes ces considérations sectaires qui ont pourri la vie politique mauricienne. Il s’agit de faire que l’électeur soit mauricien et non hindou, musulman ou catholique. L’île Maurice de 2011 mérite bien cela. Les générations futures aussi. C’est une responsabilité devant l’histoire ».

Quand on connaît la passion des Mauriciens pour la chose politique, nul doute que les recommandations du rapport vont continuer à animer les rencontres du Nouvel An. Comme quoi la fête n’empêche pas la réflexion.

J.B.


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