La force d’un principe

12 janvier 2006

Dans le système social qui nous est imposé, toutes les personnes qui ne présentent aucune rentabilité pour le profit des possédants sont exclues, “bordées”, abandonnées. C’est le cas des sans-emploi, des précaires, des détenus, des malades mentaux etc... C’est le cas aussi des personnes handicapées et des personnes âgées.
Un récent rapport de la Cour des comptes sur "la prise en charge des personnes âgées dépendantes", affirme que "les équipements et les services sont insuffisants, sur le plan quantitatif, pour faire face aux besoins actuels et ne pourront a fortiori répondre aux besoins futurs. Cette insuffisance est également d’ordre qualitatif". À La Réunion, ce problème est encore pire car le nombre de personnes âgées va augmenter beaucoup plus vite que dans l’hexagone. Or les structures d’accueil pour ces personnes sont déjà plus insuffisantes et moins accessibles financièrement. Avec un minimum vieillesse de 587 euros par mois, comment pourra-t-on trouver une place dans la maison de retraite programmée par un promoteur privé pour 2.330 euros mensuels la chambre ?
Lundi et mardi derniers, Kanal Océan Indien a attiré l’attention sur le sort des personnes handicapées à La Réunion en interrogeant Youssef Kola, représentant du Collectif des démocrates handicapés, et Graziella Leveneur, conseillère générale de l’Alliance. Le premier a déploré que les handicapés n’ont pas le droit de participer aux prises de décisions les concernant. L’élue saint-pierroise a dénoncé le fait que les capacités d’accueil des handicapés réunionnais sont équivalentes à un tiers de celles de métropole.
Voilà pourquoi, 60 ans après le vote de la loi du 19 mars 46, "le principe d’égalité garde toute sa force créatrice et émancipatrice et demeure un combat d’actualité tant à l’échelle du monde qu’à l’intérieur de nos sociétés" (Paul Vergès, dans “Témoignages” de samedi dernier).

L. B.


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Témoignages - 80e année


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