La fracture numérique s’aggrave

2 avril 2005

Lancée officiellement jeudi en France, la télévision numérique terrestre (TNT) permet à 35% de la population de l’hexagone de bénéficier de 14 chaînes gratuites, dont sept chaînes publiques. Seule contrainte pour les personnes désirant recevoir ce “bouquet” : acheter un adaptateur pour environ 100 euros. Dans 6 mois, 50% de la population de la métropole profiteront de cette avancée, et 85% dans 18 mois.
Résultat : en s’acquittant de sa redevance et en investissant une centaine d’euros, les Français ont droit à 7 chaînes publiques sur un total de 14 canaux gratuits disponibles. Or, pour l’instant, La Réunion est tenue à l’écart de ce mouvement car les autorités compétentes n’ont toujours pas lancé d’appel à candidatures auprès des opérateurs de notre île pour l’accès à ce réseau. Une discrimination dénoncée par la Région Réunion.
Déjà, nous n’avons accès qu’à deux chaînes publiques au lieu de quatre. Cette injustice va donc s’aggraver. Elle touche tous les habitants d’Outre-mer qui pourtant, comme tout citoyen, paient la redevance.
Comme pour l’amélioration de l’accès à un contenu plus riche pour l’Internet via le “haut débit”, le droit d’utiliser les nouvelles technologies de la télévision n’est pas le même selon que l’on habite en France ou Outre-mer. Et lorsque l’on voit fleurir sur le continent européen les offres combinées d’accès à Internet à très “haut débit” avec la gratuité des appels téléphoniques vers les fixes, on se rend compte que dans le domaine des TIC, plus les offres grand public sont performantes et “bon marché”, plus le fossé se creuse entre métropolitains et ultramarins.
Ainsi, le handicap structurel de l’insularité s’aggrave. Or, démocratiser l’accès des populations d’Outre-mer aux TIC est un des moyens de rattraper les retards, de surmonter l’isolement géographique et donc de concourir au développement de nos îles.

Manuel Marchal


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