La France face à ses responsabilités dans l’application de l’Accord de Paris

2 juin 2017

Comme il fallait s’y attendre, Donald Trump, président des États-Unis, a annoncé hier le retrait de son pays de l’Accord de Paris visant à lutter contre le changement climatique. Cette décision a aussitôt suscité une large réprobation, à commencer au sein des États-Unis. Les Etats de New York, Californie et Washington ont annoncé qu’ils formaient une « alliance pour le climat ». Les trois Etats, qui représentent ensemble près d’un cinquième de la population américaine et plus d’un cinquième du PIB américain, « sont déterminés à atteindre l’objectif américain de réduction de 26 à 28 % des émissions de gaz à effet de serre » par rapport à 2005, a souligné le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, dans un communiqué. « La décision dangereuse de la Maison-Blanche de se retirer de l’accord de Paris a des répercussions dramatiques non seulement pour les Etats-Unis mais pour la planète. Cette administration abandonne son rôle de leader et se met en situation passive par rapport aux autres pays dans la lutte contre le changement climatique ».

En France, le président de la République a fait une déclaration. Emmanuel Macron veut tenter de prendre la tête de la bataille contre le changement climatique en déclarant notamment ceci : « Je respecte cette décision souveraine mais je la regrette et je considère qu’il commet là une erreur pour les intérêts de son pays et de son peuple et une faute pour l’avenir de la planète (…) Ce qui paraissait encore pouvoir être discuté il y a quelques années s’impose désormais à nous tous, avec une grande évidence. Si nous ne faisons rien nos enfants connaîtront un monde fait de migration, de guerres, de pénuries, de disparitions d’archipels et de villes côtières causées par ces évolutions.(…) La France appelle l’ensemble des pays signataires à demeurer dans le cadre de l’accord de Paris ». Et d’annoncer des initiatives concrètes en Europe et en Afrique, ainsi que la mise à l’ordre du jour de cette question à l’occasion de la visite demain du Premier ministre de l’Inde.

Au sujet des actions concrètes, une d’entre elle pourrait être la remise en cause du chantier de la route en mer. En effet, ce projet a pour conséquence de condamner La Réunion à être sous la dépendance du tout-automobile pour les déplacements. De plus, de par sa situation dans l’océan Indien, elle est vulnérable aux effets du changement climatique. C’est donc le principal investissement de l’État à La Réunion qui entre en contradiction avec les objectifs de l’Accord de Paris. S’il veut prendre le leadership de la lutte contre le changement climatique, le nouveau pouvoir ne peut se permettre d’être décrédibilisé de la sorte par un projet à contre-courant de l’histoire et de l’opinion mondiale.

J.B.

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