La liberté de la presse toujours un combat, à La Réunion et en France

17 février 2017, par Manuel Marchal

Le 15 février, le Syndicat des journalistes-CGT a publié un communiqué où il fait part de menaces à peine voilée lancée mardi par la responsable d’un syndicat de policiers à l’encontre d’une consœur de l’Humanité, Rosa Moussaoui. La journaliste n’a pourtant fait que son travail, en enquêtant sur les protagonistes de l’agression d’un jeune d’Aulnay-sous-Bois lors de son interpellation par des policiers. Lundi, elle a publié un article « évoquant « le trouble passé judiciaire du commissaire d’Aulnay-sous-Bois ». Elle y révélait la précédente condamnation, en 2008, de ce policier qui dirige les agents poursuivis pour le viol présumé de Théo : il avait écopé de dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis et un an d’interdiction professionnelle pour des faits similaires. », précise un communiqué du SNJ-CGT.

Le lendemain de la publication de l’article, la secrétaire générale du syndicat national des commissaires de police était invitée à France Inter. Au sujet de l’article, elle « trouve le procédé « dégueulasse » et estime qu’il s’agit d’une « mise en danger de la vie d’autrui » », rappelle le SNJ-CGT. « En remettant en cause cette liberté qui est la nôtre et constitue un des piliers de la démocratie, qui plus est, sans contradiction à l’antenne d’un service public d’information, c’est à la liberté d’informer, à la liberté de la presse que s’attaque la fonctionnaire de police », précise le SNJ-CGT qui « apporte tout son soutien à Rosa Moussaoui et appelle la profession à continuer à faire son métier honnêtement, au service du public ». Un soutien auquel Témoignages s’associe.

Mais il n’y a pas qu’en France où la liberté de la presse est attaquée. « Le Quotidien » a publié hier un dossier sur les militants politiques employés par la Région Réunion. Dans le contexte de l’affaire Fillon, cette enquête répond au besoin d’information de la population au sujet de l’utilisation de son argent par les responsables politiques qui le gèrent. Dans son éditorial, le rédacteur en chef du « Quotidien » note que les demandes de précision faites à la Région Réunion ont eu une réponse pour le moins abrupte, notre confrère n’hésitant pas à utiliser le mot « intimidation ». Là aussi, des journalistes n’ont fait que leur travail en informant les citoyens sur la manière dont est dépensé leur argent. Manifestement, la liberté de la presse dérange la Région Réunion.

Hier encore, une fois de plus, Témoignages n’a pas été invité à une conférence de presse de cette collectivité. La Région Réunion avait sans doute peur que Témoignages interroge sur le ridicule des dépenses consacrées à l’inauguration d’un pont de plusieurs dizaines de millions d’euros qui n’est relié à aucune voie publique. En effet, cet ouvrage d’art aboutit dans la mer. Il est censé être la pièce maîtresse d’un échangeur qui n’existe toujours pas. En refusant d’inviter Témoignages, la Région Réunion ne respecte pas la liberté de la presse.

À La Réunion comme en France, le respect de la liberté de la presse est un combat permanent.

M.M.

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