La méthode à l’épreuve

7 mars 2005

Dès demain les lycéens, jeudi à l’appel de l’Intersyndicale en France : les manifestations marqueront cette semaine sociale. À un peu plus de deux mois du référendum sur le projet de traité constitutionnel européen, les forces vives manifestent leur désapprobation face à la politique menée par le gouvernement. Mais autant que les mesures prises depuis 2002, c’est aussi la méthode qui est condamnée.
En prélude à l’approfondissement de la décentralisation, le gouvernement avait organisé les Assises des libertés locales. Résultat : il impose le transfert des TOS que personne n’avait demandé ; quant aux propositions réunionnaises, à la trappe. Sur les retraites, sur la Sécurité sociale, sur les 35 heures, la méthode a été la même : le gouvernement annonce un large débat, mais à la fin, il fait voter un texte qui ne tient pas compte des idées issues de la consultation.
Le dernier exemple en date, celui de la loi d’orientation sur l’éducation, est révélateur. L’an passé, le gouvernement avait organisé des débats sur l’avenir de l’école, afin, disait-il, que le texte de loi soit le résultat d’un large débat. Mais tout cela, c’était du vent car le gouvernement veut imposer un projet de loi qui est une application mécanique de la “Stratégie de Lisbonne” décidée au plus haut niveau de l’Union européenne, et qui est unanimement rejeté par les personnes concernées. Enseignants, TOS et surtout les élèves refusent que l’école devienne le lieu où priment uniquement performance, compétition et loi du marché. Et face à l’opinion, au lieu de discuter, le gouvernement accélère les choses et décrète la procédure d’urgence sur le texte afin de limiter les débats.
Depuis bientôt trois ans, ce gouvernement refuse d’écouter le peuple et poursuit sa politique. Or, le 29 mai prochain, ceux qui paient le prix fort de cette politique pourront s’exprimer.

Manuel Marchal


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