La mise en place des emplois d’avenir plus complexe qu’on ne le croit

24 avril 2013

Le gouvernement doit faire face à une augmentation du chômage de près de 1.000 par jour. En mars, le nombre de demandeurs d’emploi en France a frôlé les 3,2 millions. Pour inverser la courbe, le gouvernement compte sur sa mesure phare : les emplois d’avenir qui seront suivis des contrats de génération. Ces bonnes idées se heurtent à la charge laissée aux partenaires.

Les emplois d’avenir ont été lancés en novembre 2012, à Chelles, par le Président de la République en personne. Ce sont des emplois destinés aux jeunes les plus en difficulté, ceux qui n’ont pas ou peu de diplôme, avec une extension vers les jeunes diplômés concernant La Réunion. Depuis six mois, le dispositif n’attire pas malgré tous les efforts de persuasion développés par le gouvernement, ses élus et fonctionnaires d’Etat.

(photo MM)

Pour La Réunion, à chaque visite ministérielle, on met la pression sur les élus locaux en les exhortant de mettre tous les moyens en place pour que l’objectif de 5.000 postes prévus pour notre île soit atteint d’ici la fin de l’année. Les élus sont culpabilisés, mis au pied du mur, sans moyen de faire face à un taux de chômage record. La population se sent trahie, aussi, des émeutes éclatent un peu partout. Les manifestants ne réclament ni plus ni moins que la signature de ces contrats que l’Etat semble brandir comme la solution miracle, mais que les élus ont beaucoup de peine à mettre en place.

Pour la France, cette mesure peine aussi à se concrétiser. C’est la triste réalité, le décollage est lent. A la fin du mois de mars, seulement 15.000 contrats avaient été signés contre un objectif de 100.000 attendu d’ici la fin de l’année. Les autres mesures aussi (contrats de génération, crédit d’impôt compétitivité…) peinent à se mettre en place, à tel point que le FMI et l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) ont annoncé que le taux record de chômage serait touché en fin d’année, loin des prévisions optimistes de l’actuel gouvernement.

Ce sentiment de blocage est dû au fait que les collectivités n’ont pas été associées en amont à la réflexion sur ces contrats et à ses modalités pratiques. Chacun fait son calcul et constate la réalité financière. La part laissée à la Collectivité est trop lourde si bien que sur 100.000 contrats d’avenir, en France, seuls 15.000 dossiers ont été signés. Et à La Réunion, moins de 300 sur les 5.000 prévus.

J.B.


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