La paix par le co-développement, plutôt que la guerre économique

10 janvier 2009, par LB

Aujourd’hui, la Commission de l’Océan Indien (C.O.I.) célèbre aux Comores le 25ème anniversaire de sa création. Comme on l’a vu dès notre édition d’hier, “Témoignages” s’associe fortement à cette célébration, qui devra - on ose l’espérer - ouvrir une nouvelle étape de la coopération et de la communauté de destin entre les pays de notre région.
En fait, il s’agit de faire comprendre, aux peuples et aux responsables de nos pays, à quel point le co-développement régional solidaire est hyper-important car c’est un moyen essentiel pour résoudre nos problèmes d’aujourd’hui et de demain. Or, l’on ne mesure pas encore assez le potentiel qu’il représente.

Il faut savoir que déjà au début des années 70, lorsque les responsables du P.C.R. et ceux des autres forces progressistes de la région ont lancé ce projet, ils ont été vilipendés par les dirigeants de l’État français et par leurs complices locaux. Il a fallu se battre pendant des années, même après le changement de pouvoir en France en 1981, pour mettre en place cet outil précieux qu’est la C.O.I., dont tout le monde se félicite aujourd’hui.
Mais en raison de la survivance des pratiques de l’ère coloniale, beaucoup de temps a été perdu et une nouvelle génération a été sacrifiée. Il est d’autant plus urgent de relancer cette dynamique, que les puissants de ce monde nous imposent un système économique et commercial anti-solidaire et destructeur.

Ainsi, par exemple, si les Accords de Partenariat Economique (A.P.E.) en négociation ce trimestre entre l’Union européenne et les pays de notre région s’inscrivent dans la logique de l’Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C.) et ses créations de zones de libre-échange, où allons-nous ? Vers des concurrences permanentes, comparables à celles de la jungle.
Si, à l’opposé, pour prendre un autre exemple, nous décidons avec les peuples frères de la zone d’aller vers une autosuffisance alimentaire pour tous, imagine-t-on toutes les avancées que cela représentera en termes de santé, de coût de la vie, d’emplois, etc...? Bâtir avec nos voisins un projet commun, un développement partagé et co-responsable, c’est contribuer à la paix dans l’océan Indien plutôt qu’à la guerre économique.

L. B.


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