La pêche réunionnaise mérite mieux qu’une visite éclair

18 juillet 2018, par J.B.

Stéphane Travert est ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche. Les 11 et 12 juillet derniers, il était en visite à La Réunion. La dernière séquence de sa visite a concerné la pêche, c’était le soir avant de prendre l’avion. Cela s’est traduit par un passage à l’usine de transformation Réunimer, et une rencontre à huis-clos avec le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de La Réunion.

Rappelons que La Réunion est une île. Qui plus est, elle se situe dans un océan qui, selon le dernier rapport de la FAO à ce sujet, est un des espaces qui n’est pas touché par la surpêche. Cette situation est d’ailleurs bien comprise par les pêcheurs européens. Après avoir épuisé la Méditerranée et sérieusement entamé les ressources de l’Atlantique, ils sont présents dans la région. C’est également le cas des Asiatiques qui ont également largement puisé dans le Pacifique du Sud-Ouest.

A condition de ne pas reproduire ici la surpêche, notre région peut être une source durable de production de protéines animales. Cela peut constituer un gisement d’emplois pour tous les pays de notre région, dans lequel La Réunion peut avoir sa part. Mais force est de constater que c’est loin d’être le cas. Cela est notamment illustré par la délocalisation d’une partie des activités de la SAPMER. Le poisson est pêché dans le même océan, mais il n’est plus transformé en totalité à La Réunion.

Pour La Réunion, le développement de la pêche est aussi un moyen d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, en plus d’être une source de nombreux emplois. Mais ce secteur n’a eu droit qu’à une attention pour le moins brève du membre du gouvernement en charge de ce dossier. Sans doute les priorités de la France en matière de pêche ne sont pas celles de La Réunion. Elles visent d’abord à développer le secteur de la pêche en France, qui constitue alors une concurrence pour les pêcheurs réunionnais et cette industrie réunionnaise quand des bateaux venus d’Europe jettent leurs filets dans notre région et transforment le produit de leur pêche ailleurs.

Pour que les Réunionnais puissent pleinement bénéficier du développement de la pêche dans l’océan Indien, ils doivent pouvoir défendre directement leurs intérêts. Cela passe par des compétences supplémentaires, d’où la revendication d’un nouveau cadre basé sur la responsabilité.

J.B.

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