La plénitude des pouvoirs

13 décembre 2007, par J.M.C.

La sécurité d’une ville de plus de 50.000 habitants est une chose trop sérieuse pour que l’on puisse se permettre de plaisanter.

Mais à y regarder de plus près, il est bien de questions qu’on est en droit de se poser. D’abord, est-ce vraiment un commissariat de Police qui manque à Saint-André ? En tout cas, au niveau enquête, il n’y a pas de problème. Il suffit de regarder les récentes affaires qui ont troublé la paisibilité de cette ville (le coffre-fort dérobé, les attaques contre une grande surface, la nuit d’émeute, d’hier soir...) ; à chaque fois, alors que la Police n’a pas encore procédé aux constatations d’usage, le maire a crié haut et fort qu’il en connaissait les commanditaires et, parfois même, les exécutants. On sait ce qu’il en est advenu.

Ah ! si seulement il pouvait agir à sa guise avec ses hommes de main et ne pas être “bloqué par la justice” (il le croit fermement) ! Scrupule de l’âge, il ne veut plus que l’on parle de nervi. Mais un nervi déguisé en policier, voilà peut-être la solution qui, d’après lui, pourrait rassurer tout le monde. Pas de local pour le commissariat ? Qu’à cela ne tienne, la commune y pourvoira. Le salaire des agents ? La commune peut également faire un effort. Déjà officier de Police judiciaire en tant que maire, Jean-Paul Virapoullé - si on le nommait commissaire de Police -, avec un personnel à sa dévotion, aurait enfin la plénitude des pouvoirs auxquels il n’a jamais cessé d’aspirer.

Cela dit, un nom a été jeté en pâture à l’opinion publique, une communauté a été stigmatisée, le trouble qui en résulte est encore plus grave que le bilan des violences commises. Il serait temps que l’État intervienne en amont pour empêcher que les mêmes méthodes conduisent aux mêmes dérives.

J.-M. C.


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