La poursuite du “temps béni” ?

8 août 2007, par LB

En présentant la nouvelle directrice régionale d’Air France, son prédécesseur a confirmé que sa compagnie va créer « un réseau régional au départ de La Réunion ». Il s’agit d’utiliser notre île comme une base permettant à cette société européenne d’avoir un trafic aérien dans l’océan Indien.
Un tel plan s’inscrit bien sûr dans le cadre de la mondialisation du marché et de la libre concurrence entre les entreprises. Une “logique” aux dégâts planétaires.

D’ailleurs, après avoir été en poste 4 ans à La Réunion, l’ex-directeur régional d’Air France ne se prive pas d’annoncer que la cible de ce projet est la compagnie réunionnaise : « Air Austral est une compagnie concurrente de la nôtre », dit-il. Et ses responsables sont accusés : « Ce sont eux qui ont tiré les premiers en se lançant sur le long-courrier ».
Voilà le message d’adieu de ce monsieur : les acteurs économiques et les élus réunionnais ont tort d’avoir créé une compagnie aérienne et des centaines d’emplois pour relier notre île aux pays de l’océan Indien, du Pacifique, de l’Asie et de l’Europe. Eh bien, Air France va leur faire goûter sa concurrence !

Mais en quoi le progrès d’une entreprise réunionnaise comme Air Austral gêne-t-il la 2ème compagnie aérienne mondiale ? Pourquoi ne pas traiter une compagnie française de la zone comme un partenaire plutôt que comme un rival à abattre ?
Jean-Guy Lengliné veut-il donner une nouvelle preuve que 61 ans après le vote de la loi abolissant le statut colonial de La Réunion, certains décideurs parisiens continuent de considérer notre île comme une chasse gardée pour des intérêts “supérieurs” ? Ce serait la meilleure illustration de la poursuite du “temps béni des colonies”...

L. B.

Air Austral

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