La précarité nuit à la santé

3 novembre 2005

Les chômeurs et les précaires de La Réunion qui luttent depuis longtemps pour un emploi durable et/ou un logement décent, savent à leur corps défendant que la précarité s’accompagne de tout un lot d’inégalités. La plus insupportable étant celle devant la santé avec un accès aux soins qui procède davantage du parcours de combattant que d’autre chose.
Une situation extrêmement préoccupante que vient confirmer une étude, publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEF). Elle révèle que la précarité rime souvent avec inégalité devant la santé. Ce travail est basé sur l’exploitation de la base de données 1995-2002 des 98 centres d’examens de santé en France qui réalisent environ 650.000 examens périodiques de santé par an. Près d’un tiers de ces examens réalisés chaque année s’adresse aux précaires.
Les auteurs notent des relations statistiquement significatives entre la précarité et la plupart des indicateurs chez les SDF, les bénéficiaires du RMI et les jeunes en insertion. Ainsi, le défaut d’accès aux soins et le mauvais état dentaire sont relevés pour l’ensemble de la population précaire, avec en plus pour les femmes un risque d’obésité (18,80% chez les érémistes contre 9,62% chez les femnes non précaires). Chez les femmes, l’absence de suivi gynécologique régulier touche plus d’une érémiste sur deux (contre 30,33% les non précaires).
Ces résultats soulignent les "niveaux élevés des risques pour les groupes SDF, RMI et les jeunes en insertion", résument les auteurs dans le BEH, publication de l’Institut de veille sanitaire (InVS).


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