
Accord historique pour la Nouvelle Calédonie
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21 mai
La proposition de Gérald Darmanin de créer une prison dans la jungle guyanaise pour les dealers a suscité de vifs débats. Cette idée, présentée comme une solution radicale pour lutter contre le trafic de drogue, soulève des questions sur l’héritage colonial et les besoins réels en établissements pénitentiers dans les outre-mer, notamment à La Réunion.
La Proposition de Gérald Darmanin :
Gérald Darmanin a évoqué la création d’une prison dans la jungle guyanaise comme une mesure forte pour isoler et réprimer les dealers. Cette proposition, bien que radicale, doit être analysée à la lumière des réalités locales et des leçons de l’histoire. La Guyane, avec son vaste territoire et ses défis uniques, nécessite des solutions adaptées et non des mesures punitives qui rappellent les pratiques coloniales.
La Pensée Coloniale et ses Répercussions :
L’idée de construire une prison dans la jungle évoque des souvenirs douloureux de l’époque coloniale, où les territoires ultramarins étaient souvent utilisés comme des lieux d’exil et de répression. La Réunion, par exemple, a été un lieu d’exil pour des personnalités politiques et des opposants au régime colonial. Parmi eux, on peut citer :
Abd el-Krim : Leader de la résistance rifaine contre les colonisateurs espagnols et français, exilé à La Réunion en 1926. Son exil a marqué l’histoire de l’île et rappelle les luttes anticoloniales.
Le Prince Vinh San : Fils de l’empereur vietnamien Duy Tân, exilé à La Réunion en 1916 pour ses activités anticoloniales. Son histoire est un témoignage des répressions subies par les opposants aux régimes coloniaux.
La Reine Ranavalona III : Dernière souveraine du royaume de Madagascar, exilée à La Réunion en 1897 après la colonisation française de Madagascar. Son exil symbolise la fin de l’indépendance malgache et les conséquences de la colonisation.
Ces exemples rappellent que les territoires ultramarins ont souvent été utilisés comme des lieux de relégation pour les indésirables de la métropole. Il est crucial de ne pas répéter ces erreurs et de proposer des solutions qui respectent les droits humains et les réalités locales.
Les Besoins Réels en Établissements Pénitentiers à La Réunion :
À La Réunion, les établissements pénitentiers sont souvent surpeuplés et vétustes. Les conditions de détention sont précaires, et les programmes de réinsertion sont insuffisants. Un projet de nouvelle prison est prévu pour répondre à la surpopulation carcérale et améliorer les conditions de détention. Le taux de surpopulation carcérale atteint environ 150 %. Par exemple, la maison d’arrêt de Domenjod accueille 846 détenus pour seulement 560 places disponibles. Cette situation est également critique dans d’autres établissements comme la prison de Saint-Pierre, où le taux de surpopulation est similaire. La surpopulation carcérale est un problème majeur qui affecte non seulement les détenus mais aussi le personnel pénitentiaire, entraînant des tensions et des conditions de détention difficiles.
En plus de la nécessité de construire une nouvelle prison pour répondre à cette surpopulation, il est également crucial de mettre en place une unité de soin spécialisée. Cette unité permettrait de répondre aux besoins médicaux et psychologiques des détenus, améliorant ainsi leur prise en charge et favorisant leur réinsertion. La création d’une telle unité est essentielle pour faire face aux défis posés par la surpopulation et pour assurer des conditions de détention plus humaines et sécurisées.
Par ailleurs, pour permettre le retour au pays des agents pénitentiaires réunionnais actuellement en poste hors de l’île, il est estimé qu’une quarantaine de nouveaux emplois doivent être créés. Ces postes supplémentaires aideraient à combler les sous-effectifs actuels et à améliorer les conditions de travail dans les établissements pénitentiaires de La Réunion.
Vers une Politique Pénale Adaptée :
Pour répondre aux besoins réels des outre-mer, il est essentiel d’adopter une approche décolonisée et contextualisée. Cela signifie impliquer les acteurs locaux dans la conception et la gestion des établissements pénitentiers, et tenir compte des réalités socio-économiques et culturelles. Les politiques pénales doivent être élaborées en collaboration avec les communautés locales pour garantir leur pertinence et leur efficacité.
La proposition de Gérald Darmanin de créer une prison dans la jungle guyanaise pour les dealers soulève des questions fondamentales sur l’héritage colonial et les besoins réels en établissements pénitentiers dans les outre-mer. À La Réunion, comme ailleurs, il est temps d’investir dans des infrastructures adaptées et des politiques pénales inclusives pour construire un avenir plus juste et plus équitable.
"La colonisation, je le répète, déshumanise l’homme le plus civilisé ; que le colonisateur, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête, tend objectivement à se transformer lui-même en bête." Aimé Césaire
Nou artrouv’
David GAUVIN
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