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12 janvier 2022, par
L’association La mémoire de Crève-coeur se mobilise pour la reconnaissance des préjudices subis par la communauté indienne au moment de l’engagisme. Une plainte a été déposée auprès du parquet de Saint-Denis de La Réunion. L’association et Abady Egata-Patch réclament la reconnaissance de l’engagisme subi par la communauté indienne comme crime contre l’humanité et comme source de discrimination encore aujourd’hui. Mais la question ne se limite pas à l’engagisme indien, mais des engagismes dans leur globalité.
De 1828 à 1933, environ deux cent mille engagés sont conduits à Bourbon/La Réunion. Ce flux s’inscrit dans les grandes migrations de travail du XIXe siècle : migrations libres comme celles des Irlandais fuyant la misère vers l’Amérique, ou migrations de travail « contraint » ou « forcé ». L’engagisme ou Indenture labour ou travail sous contrat d’engagement est le système d’utilisation de la main-d’œuvre qui prend le relais de l’esclavage suite aux abolitions de 1833-34 dans l’espace colonial britannique et de 1848 dans l’espace colonial français. C’est un phénomène mondial qui a transféré dans une quarantaine de territoires, plus de trois millions de personnes issues essentiellement d’Asie (1,5 million d’Indiens , 500 000 Chinois) et d’Afrique. Un cinquième de ces engagés ont été dirigés vers les îles à sucre des Mascareignes (environ 200 000 à La Réunion et 462 800 à l’île Maurice). Une des caractéristiques de l’engagisme à La Réunion est la précocité de sa mise en place, à une période où l’esclavage est encore légal. Alors que dans l’espace colonial britannique, Maurice est pilote pour le Great Experiment dès 1834, au niveau mondial, c’est seulement à La Réunion qu’on expérimente le travail de plus de 3 000 engagés aux côtés des esclaves. Dès avril 1828, suite à la demande des colons, la goélette, La Turquoise débarque quinze engagés « télingas », embarqués à Yanaon. Ce sont les premiers « engagés du sucre » .
L’engagisme français a sans doute reçu moins d’attention que son équivalent britannique, à savoir le contrat d’indenture. Dans les colonies françaises, le contrat d’engagement se répand dès le XVIIe siècle. Il est initialement conçu pour les colons blancs auxquels l’employeur dans la colonie de destination ou bien son intermédiaire avance les frais de voyage. En échange, l’engagé travaille gratuitement pendant une période de sept ans afin de rembourser sa dette. L’engagé est soumis à des sanctions pénales en cas de non-respect du contrat et il peut être transféré (vendu). Il est néanmoins important de préciser que, sous l’Ancien Régime, du fait de l’existence de la domesticité à vie et du louage du service dans l’Hexagone, ce contrat constitue une simple extension de ces relations de travail dans un contexte colonial. En effet, les notaires de Normandie qui rédigent les premiers contrats d’engagement vers le milieu du XVIIe siècle se réfèrent de manière explicite à deux autres contrats : celui des journaliers agricoles et celui des marins . Ces deux contrats attribuent un statut légal particulier à la personne employée, censée donner tout son temps à son maître pendant la durée du service. Le salarié agricole a interdiction de travailler pour un autre employeur, tandis que le marin ne peut quitter le navire sous peine de sanction pénale pour désertion. Le nouveau contrat d’engagement combine ainsi ces éléments .
À la différence de l’île Maurice, il n’existe pas à La Réunion de statistiques judiciaires d’ensemble qui permettent d’avoir une image de l’usage du droit par des les planteurs et les immigrés. Nous devons nous fier à des dépouillements d’archives et aux bulletins mensuels des tribunaux. À partir de ces éléments, il est possible d’affirmer que les principaux objets des litiges initiés par les immigrés sont le renouvellement du contrat, le paiement des gages et les violences physiques. Sur le premier point, en principe, une différence de taille oppose les engagés aux esclaves : les premiers ont le droit de rentrer chez eux à la fin du contrat et suivant les règles négociées entre le pays d’émigration et le pays d’accueil. En pratique, le retour s’avère souvent difficile. Pendant les années 1850 et 1860, un tiers des immigrés à l’île de La Réunion rentrent chez eux ; cependant il s’agit presque exclusivement d’Indiens, les Africains, au contraire, restant sur l’île à l’expiration de leur engagement. Ce pourcentage est proche de celui de l’île Maurice, des Caraïbes, du Surinam et de la Jamaïque, mais il est loin du taux de rapatriement (70 %) enregistré en Thaïlande, Malaisie et Mélanésie. Plusieurs variables permettent de rendre compte de ces taux différents de retour : la distance et les coûts du voyage comptent pour beaucoup, mais aussi les politiques adoptées, par exemple, selon que les frais du voyage de retour sont à la charge de l’immigrant ou de son employeur ou encore de l’État colonial.
Les modalités d’insertion sur place, en particulier l’existence d’un marché plus ou moins libre du travail, l’accès à la propriété ou à des activités « indépendantes » en ville pour les immigrés, influent sur le taux de retour. À l’île de La Réunion, les représentants des groupes urbains (marchands, artisans) et certains officiers coloniaux sont plutôt favorables au rapatriement des immigrés, les uns parce qu’ils craignent leur concurrence déloyale dans le commerce et l’artisanat, les autres au nom de l’ordre public et du maintien des hiérarchies sociales en place . Les historiens qualifient le plus souvent le contrat d’indenture comme une forme de travail forcé. Pourtant cette qualification ne s’est répandue que pendant la seconde moitié du XIXe siècle ; auparavant – c’est-à-dire depuis le milieu du XVIIe siècle –, le contrat d’indenture était considéré comme une expression de la libre volonté contractuelle. Le travailleur immigré signant ce contrat est alors considéré comme un servant particulier, auquel le maître a avancé les frais du voyage et qui pour cela est obligé de les rembourser sous forme de travail. Suivant cette perspective, l’immigré indentured s’engage certes plus longtemps qu’un journalier, mais nettement moins qu’un domestique anglais. Cependant, comme les servants et les domestiques, l’immigré indentured est censé donner tout son temps de travail à son maître qui, pour sa part, peut le transférer comme n’importe quelle autre créance. En outre, de même que le master en Angleterre a le droit de récupérer les servants fugitifs, le maître dans les colonies garde ses droits sur les immigrés en fuite, passibles de sanctions pénales en cas de rupture de contrat ou de fuite. De par sa nature, les engagismes sont des crimes contre l’humanité et non un seul en particulier. Ce serait oublié nos compatriotes venant d’autres coin du monde tel que les chinois, les mozambicains ou les comoriens. C’est pour cela qu’il nous faut une Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise.
« Le crime contre l’humanité est la borne commune à toutes les cultures. La mission des droits de l’homme est aussi de préserver cette humanité à venir, ces générations futures, pour que cette humanité reste promesse. » Mireille Delmas-Marty
Nou artrouv’
David Gauvin
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