La responsabilité de l’union (2/2)

2 novembre 2020, par Philippe Yee-Chong-Tchi-Kan

« J’ose espérer que la génération qui porte l’espoir de la gauche actuelle ne fera pas les mêmes erreurs que leurs aînés. » Voilà comment je concluais mon édito du 6 juillet dernier (« La forêt municipale qui gâche l’arbre régional »).
Malheureusement, les actes et les déclarations publiques ne prêtent pas à l’optimisme.

Il y a ceux, velléitaires mais, qui ne savent pas partager le pouvoir (sinon quelques responsabilités exécutives limitées) y compris avec leurs compagnons d’armes. Alors, comment imaginent-ils rassembler des partenaires extérieurs ?

Il y a les impétueux qui, après un seul mandat local, considèrent déjà la fonction trop étriquée pour leur auguste personne. Que considèrent-ils avoir si bien réussi à améliorer dans la vie de leurs administrés qui mérite qu’on leur confie sans délai la destinée de tous les Réunionnais ?

Il y a les aspirant-chefs qui n’ont d’autre ambition que d’être calife à la place du calife. Par temps de crise ils enivrent les désenchantés. Mais la fulgurance de leur verbe, masquera-t-elle longtemps la sombre froideur de leur âme ?

Il y a ceux qui vont obéir, dans un rapport de soumission coloniale des plus traditionnelles, à l’injonction de leur patron de parti parisien pour faire des élections régionales le premier galop de leur future campagne présidentielle. Renonceront-ils, de manière si humiliante, à toute une vie de combat pour le respect et la responsabilisation des Réunionnais ?

Enfin, il y a ceux dont on ne sait jamais quelle direction ils vont prendre. Quelle confiance accorder à ces dirigeants de si peu de morale qu’ils renient ouvertement les décisions collectives de leur propre parti en soutenant – publiquement, médiatiquement et sans aucune once de gêne – l’adversaire de leur propre camarade officiellement investi candidat de leur même parti et qui mène avec courage et abnégation une campagne digne et dévouée ?

J’implore la génération qui porte l’espoir de la gauche actuelle de ne pas faire les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs. Au cas contraire, la mémoire collective (certain dirait « l’Histoire ») jugera sévèrement ceux qui porteront la responsabilité de la désunion.

Philippe Yée Chong Tchi Kan

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