La responsabilité en temps de crise aigüe

30 juillet 2012

On ne le dira jamais assez : derrière la réalité des chiffres se jouent en silence des drames sociaux, humains et culturels. En prendre conscience détermine le premier pas qui permet de constater les limites des politiques qui sont devenues, au fil du temps, inopérantes. Dès lors, il faut aller au fond des choses et avoir le courage de tout changer.

Nos deux derniers éditos ont mis à votre disposition quelques chiffres qui éclairent un régime politique obsolète. Nous voudrions revenir sur un point essentiel.

Selon les statistiques officielles, les 10% de Réunionnais les plus pauvres disposent de moins de 480 euros par mois pour satisfaire à tous leurs besoins alors qu’en France, ce niveau de vie « maximum » est de 830 euros. Comme les prix sont ici plus élevés de 55 à 60%, cela veut dire que le pouvoir d’achat de nos pauvres est divisé par deux par rapport aux citoyens de la République situés dans la même catégorie sur le continent européen.

Or, nous avons déjà obtenu l’égalité des droits prévus par la loi du 19 mars 1946 qui stipulait en son article 2 que tout cela aurait dû être effectif au 1er janvier 1947. L’extension, puis l’alignement de ces droits ont pris un demi-siècle, mais c’est désormais réalisé.

Ainsi, tout se passe comme si l’égalité des droits sociaux, conséquence logique de l’intégration, a conduit à une discrimination insoluble dans le cadre politique actuel. En effet, comment le gouvernement va-t-il faire pour augmenter le niveau de vie des faibles revenus de 480 euros à 830 euros ? Dans le même temps, comment va-t-il agir pour diminuer les prix de 55 à 60% moins chers ?

Cette réalité, qui concerne les 10% les plus pauvres, se complique avec le fait que la moitié de notre population vit sous « le seuil de pauvreté monétaire », selon les termes de l’INSEE. Cette pauvreté a franchi la frontière des chômeurs pour englober également 30% des Réunionnais qui ont un emploi.

Voilà un débat qui appelle modestie, courage et responsabilité.

 J.B. 


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