La Réunion endeuillée par un accident du travail mortel

13 avril 2017

Un nouveau drame du travail a endeuillé hier La Réunion. Sur un chantier à La Possession, un ouvrier a fait une chute de 10 mètres. Il n’a pas pu être ranimé par les secours. Des collègues sont durement touchés. C’est un drame pour une entreprise. Tout le secteur du BTP et plus largement toute La Réunion est ébranlée.

Cela rappelle que chaque jour, de nombreux travailleurs exercent leur profession dans des conditions difficiles pour gagner un salaire. Cela ne concerne pas seulement le secteur du Bâtiment. Dans de nombreuses professions, le danger guette. Ainsi, c’est dans l’agro-alimentaire que les accidents sont les plus fréquents.

Avec l’application des normes de sécurité, grâce au développement de la technique et à l’adaptation du niveau de formation à ce nouvel environnement, les travailleurs réunionnais ont une productivité plus élevée que la moyenne française. Cela génère d’importants profits. Rappelons qu’à l’époque où La Réunion exportait autant de marchandises qu’elle en importait, il existait plusieurs milliers de dockers. Aujourd’hui, les importations dépassent 5 milliards d’euros alors que les exportations s’élèvent à plusieurs centaines de millions d’euros. Pour transborder des marchandises d’une somme aussi importante, le nombre de dockers est 10 fois moins nombreux qu’avant. Ce n’est pas la seule profession où la hausse des bénéfices s’est accompagnée d’une baisse du nombre de salariés. Sachant que la croissance des salaires est bien moins rapide que celle des profits, les bénéfices procurés par la productivité des travailleurs ont considérablement augmenté. Cela pose une nouvelle fois la question de la répartition de cette richesse.

Avec le développement de l’industrie, la hausse de la productivité et les luttes des travailleurs ont obtenu des augmentations de salaire, une diminution du temps de travail, des droits sociaux et la prise en compte toujours plus importante de la sécurité. La tendance mondiale est de donner la priorité aux bénéfices des actionnaires, au détriment du social. Cette orientation soutenue par les gouvernements des pays riches n’est pas un exemple à suivre.

La productivité amène avec elle son lot de risques. Les gains obtenus ne pourraient-ils pas bénéficier davantage au social, en permettant aux travailleurs d’être plus nombreux, d’avoir une durée du temps de travail plus faible et d’exercer leur profession dans un environnement encore plus sécurisé ?

J.B.

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