La Réunion pas à l’abri d’un glissement de terrain comme à Freetown

16 août 2017, par J.B.

Des pluies diluviennes apportées par la mousson ont été à l’origine de catastrophes en Asie : plus de 200 morts en Chine, au Népal et en Inde. En Afrique de l’Ouest, un phénomène analogue a fait encore plus de victimes. La Sierra-Leone connaît actuellement ses plus graves inondations depuis plus de 20 ans. Plus d’un million de personnes vivent dans la capitale Freetown. Elles ont les pieds dans l’eau. Plus grave, un glissement de terrain a emporté un quartier sur son passage. Plus de 300 morts sont déjà dénombrés. Les hôpitaux sont déjà débordés.

Deux phénomènes sont en jeu : la croissance de la population et le changement climatique. L’Afrique de l’Ouest a déjà connu des inondations aussi importantes, mais c’était voici plus de 20 ans. La population était alors moins importante. Les victimes des inondations de Freetown affirment que les égouts sont sous-dimensionnés. Ce qui veut dire que la construction des réseaux n’a pas accompagné l’augmentation de la population. Par ailleurs, le quartier touché se situe au pied d’une colline dont un pan s’est détaché. Cette zone est manifestement dangereuse, était-elle habitée il y a 20 ans ?

Le changement climatique apporte lui son lot de phénomènes extrêmes, dont les pluies diluviennes qui favorisent les glissements de terrain. La Réunion n’est pas à l’abri de ces catastrophes. Nombreux sont les Réunionnais à vivre dans des zones à risque. Certaines d’entre elles sont densément peuplées, notamment les villes du littoral Ouest. En 1948, un cyclone avait transformé le centre-ville de Saint-Leu en un lit de rivière d’où émergeaient quelques maisons. Plus de 200 personnes avaient perdu la vie. La Réunion comptait alors à peine 250.000 habitants. Aujourd’hui, la population de notre île est trois fois et demi plus importante. L’ampleur des catastrophes est donc automatiquement amplifié.

La Sierra-Leone peut apparaître lointaine, mais ce qui s’y passe doit accentuer la prise de conscience de la vulnérabilité de la population réunionnaise aux catastrophes climatiques.

J.B.

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Messages

  • Ces phénomènes ont été annoncés à plusieurs reprises par notre camarade Paul Vergès lorsqu’il lançait l’alerte sur les conséquences du réchauffement de la planète. Est-ce qu’il y a eu une réaction immédiate des décideurs, notamment à la Réunion pour mettre à l’abri la population la plus exposée. A notre échelle, les actions les plus simple peuvent ralentir les bouleversements climatiques et ses déboires, notamment en limitant l’érosion des sols : Planter des arbres pour retenir la terre et éliminer les gaz a effet de serre. Mais actuellement, les décideurs font le contraire : planter du béton à outrance, quitte à accélérer l’écoulement des eaux des pluies et encourager l’utilisation des moteurs thermiques au détriment des moyens écologiques ( tram train et vélo ). Na in jour y appèl demain, a forss krasse en l’air, lu retombe su ou tête.


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