« La route a perdu la course »

17 janvier 2006

Le “JIR” d’hier nous apprend qu’en 2005 plus de 30.000 voitures neuves - un record - ont été vendues dans l’île : 11% de plus qu’en 2004. 25.142 véhicules particuliers et 6.021 véhicules utilitaires. Ce record de vente mérite d’être analysé car ses retombées économiques, sociales, environnementales et culturelles sont importantes pour les automobilistes comme pour la collectivité.
En effet, pour reprendre les chiffres donnés hier matin sur KOI par Jean-Max Hoarau, 31.000 automobiles de 4 mètres de long chacune en moyenne mises bout à bout cela fait 124 kilomètres, soit la distance Saint-André - Grands-Bois. Et si l’on stationnait pare-chocs contre pare-chocs sur le littoral les quelque 370.000 voitures en circulation au début de cette année, cela ferait un ruban de 1.480 km, soit plus de sept fois le tour de l’île.
À partir de là, on comprend les tracas engendrés du fait de la saturation du réseau routier. Malgré les routes nouvelles, les embouteillages sont de plus en plus nombreux et de plus en plus longs en volume comme en durée. Les heures dites “de pointe” sont toujours plus fréquentes et les goulots d’étranglement se multiplient partout. Avec un coût considérable.
C’est le résultat de choix politiques sans perspective imposés aux Réunionnais il y a une quarantaine d’années, lorsqu’on a supprimé le chemin de fer et refusé de privilégier les modes de déplacements collectifs, moins coûteux et respectueux de l’environnement au profit du tout-automobile. Dès 1988, Paul Vergès déclarait : « la route a perdu la course avec la voiture ». Il a fallu que les Réunionnais se rassemblent pour qu’on puisse enfin changer de politique et travailler sur un Schéma régional des déplacements prenant en compte leurs besoins.

L. B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus