La rue ne commande pas….

7 février 2011

« La rue ne commande pas » avaient proclamé Nicolas Sarkozy et ses affidés alors que les manifestations montaient en France contre la réforme des retraites, en octobre 2010. Au plus fort de la crise, les opposants dépassaient 75% des sondés. Face au danger, le gouvernement enfreint les règles du débat démocratique, accélère les procédures, passe en force et impose ses choix.

C’est la dictature en démocratie. Nous l’avons déjà dit ici même.

Quelle n’est pas la surprise de constater que ce sont les mêmes qui aujourd’hui donnent des leçons de démocratie aux dirigeants égyptiens et tunisiens. Sans honte bue, ils les conseillent de respecter ceux qui manifestent. Selon eux, c’est le peuple qui s’exprime. Les dirigeants doivent écouter le peuple ! Et, si le peuple demande le départ du président, ce dernier doit s’exécuter.

La scène serait surréaliste si on ne précisait pas les liens étroits qui unissaient les dirigeants magrébins et français. Pour la Tunisie, n’en rajoutons pas. Sarkozy s’est octroyé une conférence de presse pour expliquer qu’il s’excuse, car les événements ont échappé à sa sagacité. Quant au président égyptien, il partage les fonctions de co-président de l’Union de la Méditerranée avec Sarkozy ! C’est le projet phare de sa mandature.

Hier, Hosni Moubarak était fréquentable, aujourd’hui, on demande son départ. La diplomatie française a perdu prise avec la réalité. Il suffit de se souvenir comment la ministre Penchard s’est acquittée de sa corvée de recevoir le Premier ministre mauricien pour constater la désinvolture de ce gouvernement envers la diplomatie. Si la rue ne commande pas… utilisons les urnes en mars et à la présidentielle de 2012.

J.B.

Nicolas SarkozyEgypte

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