Laissons la culture venir

13 mai 2011

Hier soir, le théâtre Vollard a diffusé le communiqué suivant : « malgré les succès du Port, de Stella et de Saint-Benoît, malgré les appels au secours adressés aux responsables politiques et culturels, le théâtre Vollard n’est pas en mesure d’assurer son ultime représentation de l’opéra Chin le 14 mai 2011 à la Paine des Cafres. Les artistes, affectés par cette décision, prient le public d’accepter leurs plus sincères excuses et lui donnent rendez-vous dès que des circonstances favorables se représenteront ».

Hier matin, "le Quotidien" annonçait que la tenue de cette représentation « était suspendue à la décision de la Commission permanente de la Région ». Notre confrère mettait en avant une difficulté d’ordre financière.
Il est bien dommage que la population du Tampon soit privée de la représentation d’un opéra qui met en scène un événement important de notre histoire : la lutte pour sauver l’usine de Quartier Français.
Cette décision contraste avec l’objectif affiché par la politique culturelle de la Région : ne pas "enfermer" la culture dans un bâtiment, faire venir la culture dans tous les quartiers.

Justement, l’opéra Chin donnait la possibilité aux habitants de La Plaine des Cafres d’avoir accès à cette culture qui vient à leur rencontre. Mais apparemment, la Région, présidée par le 1er adjoint du Tampon, a pris une décision qui a pour conséquence d’empêcher la tenue de cette représentation. Sinon pourquoi conditionner cet événement à une décision de la Commission permanente de cette institution ?
Alors forcément, une telle décision interpelle.
Souhaitons que l’explication ne réside pas dans la volonté de sanctionner la population de La Plaine des Cafres qui a voté massivement pour André Thien Ah Koon aux cantonales. Espérons que cette décision n’est pas un acte de censure parce que l’opéra met en scène une lutte victorieuse menée par des communistes, des planteurs et un usinier réunionnais qui ont su s’unir sur l’essentiel. Nous sommes au 21ème siècle, plus dans les années 50.
Nul doute que « des circonstances favorables » ne tarderont pas à se produire pour que les habitants de La Plaine des Cafres et du Sud en général puissent avoir le droit d’assister à un opéra gratuitement.

J.B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus