« Le colonialisme faute de la République » : la France prête à cesser de coloniser les Îles Malgaches ?

23 décembre 2019, par Manuel Marchal

Rendant compte d’une conférence de presse tenue samedi à Abidjan (Côte d’Ivoire), par le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français, « le Monde » daté d’hier a relevé des propos d’Emmanuel Macron :

« « Trop souvent aujourd’hui la France est perçue » comme ayant « un regard d’hégémonie et des oripeaux d’un colonialisme qui a été une erreur profonde, une faute de la République », a-t-il déclaré, appelant à « bâtir une nouvelle page ».
Une déclaration qui rappelle les propos tenus en février 2017 par celui qui était alors candidat à la présidence de la République française, lorsqu’il avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ». « C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie », avait-il énoncé lors d’une interview donnée à une chaîne de télévision algérienne. « Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. » »

Une telle déclaration tombe à pic. En effet, une grande concertation nationale a été lancée à Madagascar au sujet d’un différend qui oppose l’île sœur à la France : le maintien de l’occupation par la France d’une partie du territoire de Madagascar : Nosy Sambatra, Nosy Kely, Nosy Bedimaky et Nosy Ampela. Cette occupation persiste depuis 1960, date de l’indépendance de Madagascar. Elle s’appuie sur un décret contraire au droit international publié quelques semaines avant que l’administration française cesse à Madagascar.
A la veille de sa visite à La Réunion cette année, Emmanuel Macron s’était rendu à Nosy Sambatra, que la France appelle Glorieuse. Cette île abrite plusieurs cimetières où reposent des Malgaches. Pourtant, le président de la République n’avait pas hésité à déclarer : « Ici c’est la France ».

La déclaration tenue samedi à Abidjan par le chef d’État traduit-elle un changement de position ou n’était-ce qu’une formule de circonstance intégrée dans une opération de com ?
Si les dirigeants français veulent être cohérents, alors ils doivent faire cesser la colonisation des îles malgaches.

M.M.

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