Le contre-pouvoir mis à nu

29 avril 2005

Hier sur France Inter, la revue de presse a mis en exergue plusieurs articles qui mettent le doigt sur l’attitude partisane de la plupart des médias en France qui se positionnent ouvertement en faveur du “oui” au référendum du 29 mai. Et devant tous les sondages qui donnent le “non” gagnant”, comme l’écrit Serge Halimi dans “le Monde diplomatique” à paraître en mai, ces “faiseurs d’opinion” commencent à avoir peur.
Ce qu’ils craignent, ce n’est pas le chaos qu’ils promettent à la France et à l’Europe en cas de refus par le peuple du projet de traité constitutionnel ; en fait, ils ont surtout peur qu’un succès du “non” montrerait que "les journalistes ne soient plus admirés, (...) un revers sur le front européen entamerait la propre confiance qu’ils ont de leur propre pouvoir et leur démontrerait qu’après leur avoir tout concédé, eh bien on peut aussi les vaincre".
Même le médiateur de France 2 fait en termes mesurés le procès de sa propre rédaction, qui "reconnaît un certain nombre de problèmes dans le traitement de l’information ces dernières semaines". La rédaction de France 2 appartient, rappelons-le, à un service public.
Cette analyse montre comment aujourd’hui la presse écrite, audiovisuelle ou en ligne n’est plus un contre-pouvoir nécessaire au fonctionnement de la démocratie, mais devient complice d’un système économique profitant à une minorité qui concentre les richesses. Le soi-disant contre-pouvoir se retrouve ainsi mis à nu. Car force est de constater que dans cette campagne référendaire, on voit une convergence de vues entre les deux principaux partis (le fameux UMP.S.) et la plupart des médias en France, y compris le service public.
Qu’en est-il à La Réunion ?

Manuel Marchal


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