Le coût du retard

23 juillet 2005

Deux semaines après avoir été frappée par des attentats, la capitale britannique est de nouveau la cible de terroristes. Les conséquences de ces actes que rien ne peut justifier, sont à nouveau à la “une” des journaux.
Mais il est un autre terrorisme qui agit, et dont les actes sont tout aussi injustifiables. Il s’agit de la tragédie subie par le Niger. Ce pays est menacé par la famine et en mai dernier, les Nations Unies ont lancé un appel urgent à l’aide. En juin dernier, le rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation soulignait qu’au Niger, "la catastrophe est imminente".
Résultat : depuis le lancement de ces appels, quasiment rien n’a été fait. Pour parler chiffres, en mai, 16 millions de dollars pouvaient régler le problème ; aujourd’hui, il en faudrait 30 millions : un raccourci révélateur.
Cela souligne la responsabilité de ceux qui ont la charge d’informer l’opinion. Si les médias s’étaient donné les moyens de rendre compte au monde de la tragédie qui se joue au Niger, il paraît probable que la solidarité aurait pu se manifester plus tôt, et donc de manière plus efficace, ce qui veut dire que des vies auraient pu être sauvées.
Dissimulation ou ignorance peuvent avoir de graves conséquences. Cela montre que face à une crise, il ne faut pas avoir peur de montrer les faits à l’opinion pour que la mobilisation se mette en marche le plus tôt possible, ce qui ne peut que la rendre plus efficace. Ce n’est pas de l’alarmisme ni du catastrophisme, mais de la lucidité.

Manuel Marchal


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