Le Décret du ministre Lurel provoque en Guadeloupe une grève illimitée et des interrogations sur la supériorité supposée des « ministres domiens ».

30 décembre 2013, par J.B.

Le grand rêve que caresse nombre de politiciens et politiciennes réunionnais c’est de devenir « ministre des Outre-Mer » comme jadis d’autres postulaient à la fonction de « ministres des colonies ». Depuis que la Guadeloupe a fourni consécutivement Mme Penchard et M. Lurel, La Réunion est montrée du doigt pour son incapacité à générer des équivalents ! Et la frustration s’empare d’une certaine classe politique qui cultive le sentiment d’abandon. Des noms sont jetés à l’opinion qui ne se prive pas de fustiger « les ministrables potentiels ».

Quelles leçons retirer de cette expérience guadeloupéenne ?

La parité Femme-Homme est parfaite. L’alternance Gauche-Droite à la sauce parisienne est totale. Mme Penchard a été présentée par Sarkozy avec les éloges qui tenaient aux circonstances d’un lendemain de crise pré-insurrectionnelle que les Antilles, la Guyane et La Réunion ont connu en 2009. Le Ministre Jego avait été remercié après avoir affronté un mois de grève dans ces pays. De ces évènements, les travailleurs réunionnais avaient arraché le RSTA et la prime COSPAR, la bouteille de gaz à 17 euros, le gel des loyers, la baisse de prix sur une liste de 500 produits, une diminution des tarifs bancaires, etc.

L’arrivée de son collègue masculin à ce poste se solde par 30% d’augmentation du chariot-type, la bouteille de gaz à 24 euros, la fin du RSTA et de la prime COSPAR, l’augmentation des demandeurs d’emplois, la baisse de la consommation des ménages, etc. Mais, surtout, il se prend une grève illimitée dans son propre pays, en réaction à un Décret qu’il veut imposer. Parti d’un bon sentiment populaire, la conséquence directe de sa décision aboutira à la suppression de milliers d’emplois. Manifestement, il y avait d’autres manières pour s’attaquer aux monopoles Colbertistes.

Hélas ! Un ministère « d’outre-mer » ou « des outre-mers » a pour fonction de renforcer les monopoles Colbertistes. C’est sa raison d’être. Il n’y a qu’à faire un simple inventaire de notre économie pour constater le siphonnage de la valeur ajoutée produite sur place ! Ne profitant pas au pays, celle-ci fait exploser le taux de chômage sans que cela n’émeuve le Ministère. Peu importe celui ou celle qui occupe le fauteuil : en cherchant à faire mieux que l’autre, objectivement et instinctivement, le titulaire du poste perfectionne le système Colbertiste, pour le rendre plus « compétitif ». De cet héritage colonial, il y a 2 perdants : les travailleurs et le pays.

Le Décret Lurel ne protège pas l’emploi et pousse à la mainmise définitive des enseignes pétrolières sur leurs sous traitants que sont les employeurs-pompistes. Au final, le résidu de travailleurs aura à faire face aux actionnaires non identifiables, situés dans les nuages de la haute finance, et non plus aux employeurs physiques qu’ils côtoient quotidiennement. La grève illimitée aux Antilles, pays des 2 ministres, est à la mesure des illusions perdues de la supériorité supposée des « ministres domiens », grands serviteurs d’un cadre structurel qui perdure depuis 300 ans.

J.B.

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