Le devoir de transparence

17 février 2006

Dans notre édition d’avant-hier, nous avons rappelé que la bataille contre le chikungunya doit respecter un certain nombre de principes. Parmi ceux-ci, disions-nous, il y a le droit des Réunionnais de connaître en permanence toute la vérité sur la réalité de l’épidémie, ses causes, son évolution, ses conséquences dans tous les domaines et sur les moyens mis en œuvre pour la combattre.
Depuis le début de l’épidémie il y a un an, ce droit des Réunionnais à la transparence sur le chikungunya n’a pas été respecté et c’est une des causes de la catastrophe que nous connaissons. On en a encore eu la démonstration avant-hier.
C’est ainsi que l’on a pu entendre le directeur général de la Santé déclarer sur France Inter : "durant l’hiver austral, l’affaire a paru se tasser au point de presque disparaître". Ceci est faux. Durant l’hiver, des Réunionnais en contact avec la population et donc informés de la progression de l’épidémie, ont alerté les autorités. Celles-ci ont mis la tête dans le sable pour dire ensuite ce qu’a répété mercredi Didier Houssin et pour ajouter qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter parce que la fraîcheur de l’hiver va éliminer les moustiques. Ce refus de voir et de dire la vérité à la population, suivi d’un manque de réactivité dans la lutte anti-larvaire avec du Bti, a malheureusement conduit à la catastrophe actuelle et encore à venir.
Autre exemple du non-respect du devoir de transparence : l’interdiction faite mercredi matin par un militaire à un journaliste de “Témoignages” de faire une photo des oiseaux morts et ramassés dans des cartons après une opération de démoustication à Saint-Louis. Il est temps d’en finir avec ces méthodes.

L. B.


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