Le dévouement sacrifié, l’égoïsme exacerbé institutionnalisé

2 décembre 2008, par LB

Après les récentes mobilisations de fonctionnaires pour défendre les services publics, notamment dans l’Éducation nationale (notre photo) , de nouvelles actions revendicatives sont lancées cette semaine dans ce secteur en France comme chez nous face aux dégâts de la politique gouvernementale.
C’est le cas notamment à l’ANPE et à l’ASSEDIC, dont la fusion dans le “Pôle Emploi” d’ici un mois va entraîner une aggravation des conditions de travail et une dégradation des services pour les personnes privées d’emploi.
C’est le cas également dans les services d’urgence des hôpitaux, où le personnel est de plus en plus accablé, épuisé par l’augmentation des tâches et la réduction des effectifs, au détriment des malades aussi.

Au même moment, l’actualité met en exergue, comme durant toute l’année, les mobilisations admirables des militants associatifs dans tous les secteurs. Il y a le domaine sanitaire (avec le soutien aux autistes ce week-end, la Journée mondiale de lutte contre le SIDA hier, le Téléthon à la fin de la semaine...) ; il y a l’humanitaire (avec les collectes de la Banque alimentaire, les repas servis aux personnes sans domicile fixe par Kass lé Kui...) ; il y a le social (avec la mobilisation des syndicats lors des élections prud’homales mercredi...) ; on peut également citer les associations culturelles, environnementales, sportives etc.
Tout ce mouvement associatif, qui regroupe des dizaines de milliers de Réunionnaises et de Réunionnais bénévoles et professionnels, apporte d’une certaine façon, comme les services publics de l’État et des collectivités, une contribution souvent très importante pour répondre à des besoins essentiels de la population. Or, exactement comme ces services publics, ce mouvement de solidarité est aussi mis à mal par l’État.

Les suppressions de dizaines de milliers d’emplois aidés et les diminutions des autres aides aux associations font des ravages dans ces organisations et auprès des personnes qu’elles servent. La présence humaine auprès de nombreuses personnes souffrant de misère, de discriminations, de solitude, de dépression et d’addictologies diverses est de moins en moins assurée. Le dévouement aux autres est sacrifié ; le lien social est brisé.
Pendant ce temps, les privilégiés du système capitaliste continuent d’entasser leurs profits. L’égoïsme exacerbé est institutionnalisé par l’État.
Résultat : l’inquiétude monte dans la population. Où va-t-on, s’il n’y a plus d’embauche pour servir les autres, si l’humain est cassé ? Eh bien nous, Réunionnais, nous ne voulons pas de cette société. Et nous allons continuer à lutter pour la changer.

 L. B. 


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