Le diviseur Gilbert Annette en campagne contre le Parti socialiste

15 février 2017, par J.B.

À deux mois de l’élection présidentielle, la situation continue à se clarifier. Hier, Gilbert Annette, maire socialiste de Saint-Denis, a annoncé son soutien à Emmanuel Macron. Autrement dit, le maire de la plus grande commune de La Réunion fera campagne contre le candidat de son parti à la plus importante élection française.

Rappelons que pour désigner son candidat à l’élection présidentielle, le Parti socialiste a changé de méthode depuis 2012. Auparavant, c’était un vote des adhérents. Depuis, le vote est élargi aux citoyens qui signent une charte et paient une contribution d’un euro. Cette année, plus de 2 millions de personnes ont participé à ce scrutin. Le but est de donner au candidat désigné une légitimité plus forte que par le seul vote des adhérents.

En 2012 lors des primaires, Gilbert Annette et sa fédération avaient fait campagne pour Martine Aubry. C’est François Hollande qui a été désigné. Le maire de Saint-Denis s’est ensuite plié à la discipline de parti en faisant campagne pour François Hollande.

En 2017, Gilbert Annette et sa fédération soutenaient Manuel Valls, Premier ministre sortant. Comme 5 ans auparavant, leur candidat est battu. La signification du vote est très différente, car en désignant Benoît Hamon, les 2 millions de participants à la primaire ont sanctionné la politique du gouvernement socialiste. Benoît Hamon était en effet un chef de file des frondeurs, une tendance au sein du PS qui s’opposait à l’orientation social-libérale du gouvernement et de la direction du PS. Après la proclamation des résultats, Benoît Hamon a officiellement été investi par le Parti socialiste en présence de plusieurs membres du gouvernement.

Mais à La Réunion, une tactique qui est mise en œuvre. Gérald Maillot, président socialiste de la CINOR et adjoint au maire Gilbert Annette, déclare qu’il soutiendra Emmanuel Macron, favori des sondages. Cela implique que le président socialiste d’une communauté d’agglomération de plus de 200.000 habitants fera donc campagne contre le candidat investi par son parti. La direction parisienne du PS a alors fait part d’une discrétion étonnante. Pas de recadrage, pas de menace de sanction contrairement à ce qui avait été annoncé pour prévenir tous ceux qui seraient tentés de soutenir une candidature autre que celle du Parti socialiste. Sur la base de ce test concluant, il n’est donc pas étonnant que Gilbert Annette décide à son tour de trahir le candidat investi par son parti.

En France, des discussions ont lieu pour arriver à rassembler le PS et les Verts derrière une seule candidature. C’est donc une dynamique d’union qui cherche à se mettre en place. Cette dynamique est la seule susceptible de faire gagner le candidat du PS. Mais à La Réunion, Gilbert Annette endosse une fois de plus la responsabilité d’être le diviseur. Le fait nouveau est que sa décision concerne l’élection la plus importante en France. De plus, le maire de Saint-Denis a dans son Conseil municipal deux députées PS, dont une est ministre. Malgré tout, il choisit de diviser son camp. Voilà qui permet de clarifier plusieurs décisions qui ont fait perdre les deux dernières élections régionales aux forces de progrès à La Réunion.

J.B.

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  • Quand on voit le chaos universel dans lequel se trouve la sphère politique française actuellement tant à gauche comme à droite mais avec une exception pour le front national qui continue inexorablement de progresser et de renforcer ses chances d’accéder enfin au pouvoir suprême on peut se poser la question de l’utilité des primaires pour les élections présidentielles.

    6 millions de citoyens français dont 4 millions à droite et 2 millions à gauche se sont déplacés pour désigner celui qui serait leur meilleur candidat pour défendre leurs valeurs devant la nation toute entière à l’occasion de l’élection présidentielle . Cette démarche avait pour but de permettre à chaque courant de s’exprimer mais surtout de permettre le rassemblement autour de celui qui réunirait le plus de suffrage sur son nom. Mais on se rend compte qu’en réalité elle a aboutit au résultat inverse . Il n’y a pas de rassemblement ; certains candidats ne donnent pas de consigne de vote et lorsque c’est le cas ; celle ci n’est pas respectée. Certains n’assument plus la responsabilité de leur choix et non seulement refuse de soutenir le chef de file qui a été désigné par la primaire mais quelque fois change de camp ouvertement en décidant de soutenir un autre candidat malgré les menaces d’exclusion qui sont brandies par leur chef de parti.

    Au lieu d’aboutir à l’union et au rassemblement la primaire n’aura réussi qu’ à apporter la zizanie la discorde et le chaos et probablement la démobilisation de nombreux électeurs qui n’arrivant plus voir clairement ce qui leur est proposé refuseront de participer au premier tour de l’élection présidentielle au moment venu . Ce qui favorisera la progression des partis politique qui eux n’ont pas eu besoin d’organiser une primaire pour désigner leur candidat à la présidentielle tels que le front national ou le parti communiste pour lesquels le candidat légitime à l’élection présidentielle est le chef du parti.

    S’il est normal que chaque parti politique et même chaque courant politique des grands partis puissent s’exprimer et se faire entendre devant la nation toute entière pour que les citoyens puissent mesurer leur force et les comparer à celles des autres sur l’ensemble de l’échiquier politique dans le cadre d’une élection ; cette possibilité ne doit pas passer par des primaires mais par l’organisation d’une élection présidentielle à trois tours . Le premier tour de cette élection qui devrait avoir lieu au moins 6 mois avant le deuxième tour permettrait l’expression de chaque tendance et courant politique . Mais seuls les partis ou les candidats réunissant un certain pourcentage des électeurs sur leur nom seraient autorisés à se présenter au deuxième tour . Le délai de 6 mois avant le deuxième tour permettrait les rassemblements selon les affinité et les proximités . Et le troisième tour permettrait de à la nation de choisir son chef parmi les trois ou quatre personnes qui seront autorisés à se présenter au deuxième tour . Mais pour obliger le rassemblement et permettre d’élire un candidat qui ne serait plus un chef de parti mais le chef de la nation il faudrait que l’élection ait lieu à une majorité qualifiée . Si ce troisième tour ne peut pas dégager une majorité qualifiée en faveur d’un des candidats . Le président de la république serait alors élus par les parlementaires réunis en congrès qui choisiront celui des deux ou trois candidats arrivant en tête qui leur semblera le plus apte à exercer les fonctions suprêmes selon les modalités habituelles. Et en cas de partage des voix à égalité le président serait élu par tirage au sort . A un certain niveau ce qui compte ce n’est plus d’être à gauche ou à droite mais d’avoir la stature requise pour conduire la destinée de son pays et lorsque les candidats n’arrivent pas à départager leurs électeurs c’est qu’ils ont tous les deux la stature et l’autorité requise et alors ; que le choix du président résulte du hasard n’a pas d’importance . L’essentiel est que la personne désignée comme chef de l’état devient le représentant de la nation toute entière .

    C’est peut être de la politique fiction ; mais enfin pourquoi pas si c’était un bon moyen de sortir de l’impasse . Quand un dispositif ne fonctionne plus il faut accepter de le changer .

  • Bonjour, Bravo et Merci Mr Maillot Joseph Lucay,

    pour tout simplement d’avoir donné une manière de concevoir différemment le déroulement du vote, ce dernier pour la présidentielle.

    Je n’en sais pas grand chose, au niveau de la légalité, il n’en reste pas moins, que votre vision serait, qui sait,
    si elle évite la division surtout à l’intérieur des partis, s’il en faut, une proposition à soumettre à l’assemblée constituante,
    si jlm2017 est élu.

    Votre proposition, si elle est retenue pourrait être la base de vote de la 6ème république, en partie ou en totalité.

    Faut-il encore que vous fassiez, vous même, la proposition dans la Foire Aux Questions du site :
    <www.jlm2017.fr&gt ; de la France Insoumise.

  • Je suis sensible à votre réaction mais je pense qu’il y a encore beaucoup de point à réformer dans notre constitution . C’est vrai que l’élection du président de la république et le statut du président sont des éléments très importants mais il y a encore beaucoup de chose à réformer selon le régime politique que nous choisissons .

    La cinquième république a voulu corriger les défauts de la quatrième république qui a maintenu le pays dans une instabilité permanente pendant plus d’une quinzaine en optant pour un régime politique semi présidentiel dans lequel la légitimité du pouvoir ne reposait essentiellement sur les parlementaires mais également sur le président de la république d’abord choisi par les élus puis par le peuple à partir de 1962.

    Le pouvoir exécutif qui était essentiellement sous le contrôle du pouvoir législatif est devenu plus autonome grâce à la légitimité que lui donnait l’élection du président de la république élu au suffrage universel . Et la possibilité de dissoudre l’assemblée nationale a placé les parlementaires en situation d’indépendance du pouvoir exécutif .

    Alors que la constitution de la 5eme république voulait créer un régime parlementaire modéré par une pincée de régime présidentiel ; l’histoire nous montre que à l’heure actuelle la France a évolué pour devenir en réalité un régime présidentiel avec une petite dose de parlementarisme . Le calendrier électoral place en premier plan l’élection du président de la république et toutes les autres élections doivent confirmer la légitimité de cette élection . Chaque élection législative et même sénatoriale n’ont plus comme objectif de reproduire la majorité présidentielle .Les députés et les sénateurs n’ont plus d’autre alternative que de devenir des parlementaires godillots ou des frondeurs. Ces deux situations sont aussi nuisibles au pays car il paralyse la capacité de réforme et supprime la responsabilité politique et il faut absolument mettre en place d’autres institutions qui permettent d’adopter les réformes dont le pays a besoin en fonction de l’évolution de la société française et de monde .

    Pour cela il faut que le principe de la séparation des pouvoirs soit appliqué strictement avec un équilibre qui conserve à chacun sa capacité d’agir librement comme bon lui semble dans l’intérêt général du pays . Mais à cet effet il faudrait aussi que l’installation des hommes qui exercent les pouvoirs soit réellement indépendante et que ceux ci ne représentent pas que la moitié ou les deux tiers du pays . Chaque minorité doit avoir la possibilité de s’exprimer et de se faire entendre dans toutes les institutions qu’elles soient locales régionales ou nationales . L’idée qu’un parti qui réunit sur son nom 30% des électeurs à l’occasion dune élection générale ne compte que deux élus à l’assemblée nationale et aucun au Senat n’est pas compatible avec le principe de représentation démocratique du pays .La démocratie ne peut pas se réduire à l’élimination des opposants dans les structures de gouvernement et de prises de décisions mais au contraire elle doit faciliter la parole et l’expression des idées à toutes les composantes politiques de la nation .

    La reforme de nos institutions doit permettre de corriger tous les abus constatés au cours de ces dernières années dans le monde politique non seulement en rééquilibrant les trois pouvoirs traditionnels mais aussi en permettant de contrôler le quatrième pouvoirs celui des médias qui en réalité est maintenant capable d’influencer les citoyens dans un sens ou dans un autre avec une facilité extraordinaire . Ce pouvoir qui peut lyncher et clouer au pilori un homme politique sur des simples allégations ou tirer un homme ou une femme de l’incognito pour en faire une vedette internationale en quelques jours sans assumer la responsabilité de ses actes devrait être maitrisé par les institutions politiques .

    La liberté de la presse et des médias ne peut pas justifier qu’elle puisse déstabiliser le pays et le porter sur les bords de la révolution sans que l’on puisse le sanctionner lorsque les abus sont constatés . Il y aurait beaucoup de chose à faire dans ce domaine .

    Comme vous pouvez le constater ; la réforme de l’élection présidentielle ne représente qu’une petite partie du travail à accomplir . La constitution de la 5eme république a déjà fait son temps . Il faut passer à la 6eme constitution . j’espère qu’a cette occasion les constituants accepteront de corriger l’injustice constitutionnelle inscrite dans l’article 73 à l’égard des réunionnais qui n’ont pas les mêmes droits que d’autres citoyens qui sont dans la même situation qu’eux .

  • Vaste débat, messieurs . Il a au moins le mérite de donner quelques indications, sur vos idées pour une éventuelle 6ème république. Jusqu’à mainenant nos leaders politiques parlent de VIème république, sans donner d’informations sur son contenu. Au sujet des primaires ou autres, elles sont ce que les Hommes en feront. En 2012 il n’y a pas eu de problème au PS ; cette fois ci, c’est la pagaille, au PS , chez les républicains et m^me chez les verts car le gagnant va peux être se retirer.
    mais sans primaire ; pensez-vous vraiment que Les républicains et le PS auraientils trouver un accord respectivement, sur un nom ? Moi je ne le pense pas.
    La proposition de faire un premier tour six mois avant me semble inefficace. En 6 mois les circonstances, les opinions peuvent changer ; des faits nouveaux peuvent apparaître.Comme cette année
    Pour une république plus démocratique, il faudrait déjà que le Président ne puisse plus dissoudre l’assemblée à son gré, ou presque.
    Introduire une part de proportionnelle pour les députés et les sénateurs.

    Au niveau de la justice, Le Président de la république devrait pouvoir être poursuivi en justice s’il a commis des délits.
    Lac presse doit rester libre , bien sur ; mais actuellement, comme l’un de vous le dit, c’est vraiment le faiseur de Président.
    Les sondages influencent de nombreux électeurs ; ce qui est regrêtable. mas là difficile des interdire ; ou alors il faudrait une décision mondiale..

    Ensuite comme beaucoup, je pense qu’il faut diminuer le nombre de députés et de sénateurs. Au niveau du "mille feuille"supprimer les départements me semble raisonnable. A la Réunion , une seule assemblée suffit. Mais évidement il ne s’agit pas d’augmenter le nombre d’élus pour cela.
    Voila une chose qui sera difficile à faire accepter aux partis politiques. il pourront "caser" moins d’amis.

    Ce n’est que quelques avis personnels.

  • A mon humble avis, en politique averti, habitué à combattre , plus aux cotés du peuple que contre, il serait étonnant qu’il aille à l’encontre de ses ideaux.

  • C’est vrai que le délai de 6 mois entre le premier et le troisième tour de l’élection peut sembler excessif . Mais ce premier tour aurait le même rôle que les primaires .Permettre une expression des diverses forces politiques mais aussi permettre un rassemblement de celles ci pour le deuxième tour sans être obligés de renier ses engagement fondamentaux ou de s’abstenir .Si le délai de 6 mois est trop long on peut bien entendu le réduire mais dans une élection a trois tours il est important que le délai entre le premier tour soit relativement long pour permettre les négociations et les corrections des programmes de ceux qui se rassembleront selon leurs affinités et leurs proximités . Un délai de 4mois devrait suffire largement entre le premier et le deuxième tour . Quant au délai entre le deuxième tour et le 3eme tour il ne devrait pas dépasser 15 jours . Et enfin s’il fallait en définitive que ce soit le parlement réuni en congrès qui décide .La réunion du congrès devrait intervenir dans les 8 jours qui suivent le troisième tour de l’élection par le peuple et le choix définitif du président de la république devrait pouvoir se faire dans les trois ou quatre jours ; le temps d’organiser là aussi trois tours devant les parlementaires si nécessaire .La gestion de ce point de détail devrait appartenir à celui qui assumera la présidence de la session . S’il ne reste que deux candidats en lice cela devrait se passer facilement


Témoignages - 80e année


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