Le droit à la lumière

22 novembre 2010

On a peine à y croire : le maire de Sainte-Marie a usé de son influence pour « border » de la cérémonie de Dipavali d’une petite association. Tout laisse à penser que l’orientation politique de sa présidente, Bélinda Adékalom, et le profil de l’association, qui œuvre en milieu populaire, ont compté dans la décision de Jean-Louis Lagourgue. Motif : celle-ci est trop proche de l’Alliance et bénéficie d’un soutien trop affirmé de la part du PCR et de son secrétaire à Sainte-Marie. On croyait tout de même ce temps révolu : au début des années 1980, la droite « ultra » avait dû, face à la pression populaire, autoriser les célébrations du 20 décembre. Dès 1983, la presse annonçait des « maloyas presque partout » dans l’Ouest. La défaite d’Auguste Legros vit le 20 décembre reprendre ses droits à Saint-Denis en 1989. La même année, le Dipavali, fête de la lumière, voyait le jour.
Il a ébloui toute l’île cette année, depuis Saint-André, où une équipe dynamique et motivée a su en retirer toute la joie et toute la beauté. Car le Dipavali, c’est la fête de la lumière, cette lumière si nécessaire aux êtres humains, qui devrait être, comme la raison qu’elle symbolise, la chose du monde la mieux partagée.
Ce n’est pas ainsi que l’UMP rétrograde qui règne à Sainte-Marie voit les choses. Pour lui, c’est d’abord le maire qui décide qui a droit à la lumière, et qui doit rester dans le fénoir. Et comme dans les années 70, la matraque en moins, c’est en fonction de la couleur politique de ses administrés que le premier magistrat distribue sa faveur.
On ne sait pas ce qui est le plus déplorable dans l’affaire : l’attitude sectaire du maire ; l’attitude de la Préfecture ; le procédé qui a consisté à utiliser les gendarmes, qui ont autre chose à faire et à penser, pour poser des questions et faire passer des propos déplacés aux associatifs. Ce que l’on retiendra, c’est la peur évidente d’un édile déclinant, coincé par les mandats qu’il cumule et les indemnités qu’il partage avec ses amis. Et que des enfants ont été privés de défilé.

JB


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