Le droit à la mobilité

2 août 2008, par LB

Devant l’aggravation de la misère et de la faim dans les pays africains victimes de la mondialisation capitaliste, de plus en plus de personnes n’ont plus d’autre solution pour survivre que de partir vers l’Europe. Et ces vagues migratoires ne cessent de s’amplifier, avec toutes les tragédies qui vont avec.
Avant-hier, ce sont quelque 800 migrants qui sont arrivés d’un coup dans cinq embarcations sur l’île italienne de Lampedusa. Parmi ces embarcations, un bateau de pêche transportait 339 personnes, dont 47 femmes et 4 enfants. Le 8 juillet dernier, 600 personnes ont débarqué sur cette île à 200 km de la Sicile.
Dans notre région, on vit les mêmes drames, entre Mayotte et les autres îles de l’archipel des Comores. Où va-t-on si les dirigeants des États les plus riches ne prennent pas en compte ce problème, en ne respectant pas les droits ni la dignité des plus pauvres ?

À La Réunion, la situation n’a rien à voir avec ce qui précède. Mais de nombreux jeunes privés du droit à l’emploi veulent aller se former à l’extérieur et peut-être y travailler, avant de revenir éventuellement au pays. La Région Réunion veut soutenir de tels projets, comme Paul Vergès l’a expliqué jeudi aux 124 jeunes en partance pour le Québec, avec des aides de la collectivité et de l’État.
Déjà un millier de nos compatriotes se sont lancés dans cette aventure et l’ont appréciée. Les conditions idéales de leur départ et de leur séjour là-bas ont été négociées au mieux entre la Région et les autorités canadiennes. Au nom du droit des Réunionnais à la mobilité, ce serait une lourde responsabilité de l’État de ne pas continuer à participer à cet investissement.

L. B.


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