Le fait du Prince

24 juin 2006

Vendredi dernier à Saint-André, un courrier du maire a signifié le licenciement d’une employée communale. Celle-ci aurait négligé de saluer l’élu.
Un trait de plume a suffi pour jeter au chômage une personne qui s’est investie pendant 20 ans au service de la population. Le travail de Nathalie Palmizen-Latchoumanin est apprécié par les enseignants et les enfants de l’école de Ravine-Creuse et par les parents d’élèves, comme en témoigne la manifestation de soutien jeudi devant l’école.
C’est une illustration du règne de l’arbitraire qui sévit à Saint-André sous le joug d’un élu qui refuse la titularisation du personnel communal. Ce licenciement montre la véritable nature de ce refus : maintenir des centaines de personnes à sa merci, afin de pouvoir se constituer une clientèle électorale soumise.

Ce licenciement rappelle plus largement la précarité généralisée qui sévit à La Réunion. La pénurie d’emplois a des effets dramatiques. Elle permet à des élus de se comporter en despotes avec le personnel dont ils ont la responsabilité en imposant des emplois précaires.
Cela fait pourtant de nombreuses années que syndicats et représentants de la quasi-totalité des collectivités négocient pour tenter de trouver une solution à la précarité dans la Fonction publique territoriale à La Réunion, avec une contribution de l’État.

Le maire de Saint-André, lui, s’est toujours opposé à ce processus. Il a toujours fait de sa commune une zone de non-droit, et de ses journaliers communaux des parias de la Fonction publique.
C’est la politique du fait du Prince. C’est oublier que la monarchie fut renversée un certain 14 juillet. C’est oublier qu’il y en aura d’autres...

Manuel Marchal


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