Le niveau de la mer monte aussi à La Réunion

16 janvier 2018, par J.B.

Au Vietnam, la région du delta du Mékong est stratégique. C’est là qu’est produit une grande partie du riz. D’autres productions sont présentes, elles contribuent à près du cinquième du PIB de ce pays plus peuplé que la France. Mais le changement climatique menace, c’est ce que rappelle un article du « Courrier du Vietnam » dont voici un extrait :

« Nommé « le grenier à riz du Vietnam », le delta du Mékong joue un rôle important dans l’économie du pays et contribue à près de 18 % du PIB national. Riche en potentiels, il se trouve néanmoins confronté à des défis majeurs. « Les défis posés par les aléas climatiques menacent le grenier à riz du Vietnam, les moyens de subsistance et la vie des habitants de la région, et du pays plus globalement, notamment en matière de sécurité alimentaire. Les conséquences des changements climatiques sont déjà bien visibles : intempéries, salinisation, sécheresse, affaissement de terrains, etc. », a indiqué le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê lors de la conférence.
Les Nations unies considèrent le delta du Mékong comme l’une des zones les plus exposées à l’élévation du niveau de la mer. L’an passé, la sécheresse et la salinisation ont atteint un niveau record depuis 90 ans, suscitant des inquiétudes pour les millions de riziculteurs de cette région fertile, de plus en plus fragilisée. Les incursions d’eau salée ont ravagé les récoltes et bouleversé la vie des habitants.

« Selon les prévisions, vers la fin du siècle, si le niveau de la mer augmente de 50 cm, 70 cm, 90 cm et 100 cm, le delta du Mékong serait submergé respectivement de 4,48 %, 14,7 %, 28,2 % et 38,9 % », a prévenu le Professeur Trân Thuc, vice-président du Conseil consultatif national sur les changements climatiques. D’après lui, les provinces les plus touchées seraient Hâu Giang (80,62 % des superficies immergées), Kiên Giang (76,9 %) et même Hô Chi Minh-Ville avec les deux arrondissements de Binh Thanh (80,78 %) et Binh Chanh (36,43 %). 
Ces deux dernières années, les autorités locales et les experts ont alerté aussi sur l’affaissement des sols en raison de la surexploitation des nappes phréatiques. En effet, du fait de l’incursion d’eau salée et de la baisse de la fréquence et de l’intensité des crues, on recourt trop aux nappes phréatiques pour l’irrigation des cultures et la vie quotidienne. Selon une étude de l’université d’Utrecht des Pays-Bas, en 25 ans, la région a connu un affaissement moyen de 18 cm. Dans certaines zones des provinces de Soc Trang, Bac Liêu, plus de 53 cm ont été mesurés. »

Au Vietnam, la question du changement climatique est prise très au sérieux par le pouvoir politique qui en fait une priorité. Cela va poser d’énormes problèmes car des millions de personnes devront habiter ailleurs. De plus, le Vietnam devra trouver un moyen de compenser les pertes de récoltes. Cela rappelle toute la vulnérabilité des zones littorales face à l’élévation du niveau de la mer.

La Réunion est également concernée. C’est pourquoi toute construction dans les zones menacées de submersion est à proscrire car les infrastructures seront inutilisables, et la population devra être déplacées. Cela veut donc dire l’urgence de stopper au plus vite le chantier de la route en mer, ainsi que l’abandon du projet d’une ville nouvelle à Cambaie. Ces deux investissements sont en effet menacés par la montée du niveau de la mer.

J.B.

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