Le patronat européen manœuvre contre le Traité sur le climat

21 septembre 2018

Selon une note que s’est procurée le site Euractiv, l’organisation des patrons européens, BusinessEurope (dont fait partie le MEDEF), déploie une stratégie pour ne pas atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’impliquent l’application de l’Accord de Paris sur le climat. Bien entendu, la raison principale de cette « internationale des patrons », c’est la course au profit. Voici ce qu’écrit Euractiv à ce sujet :

« Le patronat européen compte soutenir la lutte contre le réchauffement climatique… mais seulement en façade. Dans une note interne datée du 13 septembre et obtenue par Euractiv, BusinessEurope, qui fédère les associations patronales de 34 pays européens, détaille une stratégie en deux temps face aux ambitions européennes dans la lutte contre le changement climatique. Si BusinessEurope, compte réserver un accueil plutôt positif à la politique climatique européenne, ce soutien sera uniquement valable « tant qu’on parle d’une déclaration politique sans implications » précises sur les engagements existants dans le cadre de l’accord de Paris pour le climat.
Le mémo de BusinessEurope (…) conseille de « s’opposer à une nouvelle hausse des ambitions en utilisant les arguments habituels » : l’Europe ne peut tout faire toute seule et devrait trouver un accord avec ses concurrents sur les marchés mondiaux avant de prendre de nouvelles décisions. Le document propose de « minimiser le sujet » en arguant que la hausse des ambitions « n’est pas ce qui importe le plus » et que « l’essentiel est de persuader d’autres grandes économies de se mettre au même niveau que l’Europe ». »

Si le pouvoir politique ne prend pas des mesures drastiques contre ces patrons, alors il sera impossible de rester en dessous d’une hausse moyenne des températures de 2 degrés par rapport à avant la Révolution industrielle en Europe. Or, le résultat des activités humaines depuis cette date de référence est déjà responsable d’une augmentation de 1 degré, la marge reste donc inférieure à 1 degré, alors que le mode de production à base d’énergies fossiles s’est diffusé à grande échelle dans le monde, et qu’il continue à être utilisé massivement chez les pollueurs historiques : Europe et États-Unis. Les patrons occidentaux disposent pourtant sous la main de technologies capables de produire de l’énergie sans émettre des émissions de gaz à effet de serre. Mais plutôt que d’investir pour restructurer vers une économie décarbonée, ils préfèrent rester sur le schéma du 19e siècle, car cela rapporte plus à court-terme. Les « premiers de cordée » du capitalisme sont en train de montrer que leur système est incapable de s’adapter à la crise environnementale qu’il a créée, en raison justement du refus d’abandonner une logique destructrice pour l’humanité et la nature : le pillage des richesses pour le profit d’une infime minorité qui cherche à perpétuer sa domination de manière héréditaire.

M.M.

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