Le peuple souffre, le Medef triomphe

29 août 2014, par J.B.

A La Réunion, on connaît des élus et des élues qui excellent dans la gesticulation médiatique en guise de programme politique. Des gens sans conviction. En réalité, ce sont des serviteurs et serviteuses d’un régime politique en fin de parcours. Les profiteurs du système leur trouvent beaucoup de qualité car ils n’en demandaient pas tant. Pendant ce temps, le peuple qui les a élus continue de souffrir. C’est ce qui se passe actuellement à la tête de la France.

Le Président de la République et son premier ont profité du couac de Montebourg pour mater la majorité parlementaire sur son programme politique social-libéral. Pour faire passer leur nouvelle orientation politique, ils exigent un acte d’allégeance sinon ils brandissent la menace de renvoyer les députés devant les électeurs. Les parlementaires en tremblent depuis que le premier ministre a assuré que la majorité le suivra.

Sitôt le gouvernement remanié, le premier ministre va faire le compte rendu à l’Université du MEDEF. Trois mille délégués, debout, l’applaudissent à tout rompre. Interrogés sur cette soudaine libération émotionnelle, les participants déclarent que jusqu’à maintenant il y avait du discours convenu mais cette fois, il y a des actes. Ce séisme idéologique et politique est renforcé par les convictions du nouveau ministre de l’économie sur la nécessité de remettre en cause les fondamentaux sociaux, en particulier, les 35 heures et le niveau des salaires. Les convictions de nombreux socialistes sincères sont ébranlées mais le pouvoir organise l’isolement des frondeurs. Pas de synthèse des courants d’idées mais un courant impose à tous les autres ses décisions libérales.

En effet, hier, un texte est rendu public par 208 députés-ées qui déclarent soutenir le Président et son premier ministre pour conduire leur nouvelle orientation. Ainsi 200 députés s’apprêtent à voter une politique acclamée par le MEDEF et soumise à son bon vouloir. Ils sont d’accord avec un premier ministre socialiste en train de supplier les chefs d’entreprise à faire de l’embauche pour justifier les 40 milliards que les pouvoirs publics vont leur accorder. Le premier ministre a déjà anticipé la demande insatiable du patronnat en leur assurant que les textes sur la dérégulation seront votés. Voilà des députés qui ne servent plus à rien.

Tous les députés socialistes de La Réunion en sont signataires. Ils ne se sont jamais expliqués devant les électeurs sur ces nouvelles orientations. Et, surtout en quoi cela va régler les problèmes de La Réunion. Nous les attendons. Pour l’heure, l’ancien premier ministre Jean Marc Ayrault n’a pas signé l’appel des 200. Il y a aussi Karine Berger, l’économiste du PS. Tout cela s’apparente à un coup d’Etat du Medef qui a pris le pouvoir et qui dispose désormais d’un gouvernement à son service. Le peuple peut continuer à souffrir.

J.B.

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  • Na in proverb i di "la poin pir sour ke bann domoun y vé ryen entand" kombiend foi la fine di sé l’ékonomie libéral i donn la cadansse, ké lo péi lé pliz ou moin à gosh i sanz rien sirtou pou l’anploi, la pa bozoin inn romanieman gouverneman pou komprand sa ! pa kont na kan meme inn ti l’espas mème, si bann tehnokrate, i frène pou avans rovandikasyion ou mézir déssidé lo medef i siez pa dann biro zaministration, mi azout sek lé pa dann lo bozoin so dernié kozman là, i di pa zot arien


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