Hier, dans le papier préparatoire à la visite du Président de la République, nous avions fait un inventaire des hypothèses qui auraient pu le contraindre d’ajourner son voyage jusqu’à nous aujourd’hui. En définitive, c’est un accident d’avion en Afrique dans lequel ont péri plus de 100 personnes, dont une cinquantaine de nationalité française. Cela ne permettra pas au Président de la République d’être présent à La Réunion et au Sommet des Chefs d’Etat de la COI.

En pareille circonstance, chacun peut comprendre que la priorité doit être consacrée au suivi régulier de tous les aspects de ce drame aérien, notamment l’incommensurable part humaine. Il aurait été mal venu, en effet, de se retrouver à La Réunion dans un contexte psychologiquement différent. Dès lors, partageons jusqu’au bout ce moment particulier : que toutes les familles éplorées, de toutes les nationalités, trouvent ici l’expression de nos sincères condoléances.

Cet événement doit nous rappeler qu’un accident est vite arrivé, mais que dans ce cas, le plus important c’est la mobilisation de tous pour régler les problèmes concrets de nature humaine. Nous n’insisterons jamais assez sur la manière dont les pays occidentaux ont politisé jusqu’à la caricature le sort des 298 passagers de la catastrophe aérienne de la Malaysia Airlines, en Ukraine. La palme de l’inefficacité devrait être décernée au Président des Etats Unis.

Alors qu’il y avait mille choses à négocier et régler, rapidement, en faveur des familles qui s’impatientaient, lui passait son temps dans la polémique totale, dans une vaine tentative d’anticiper sur les travaux des enquêteurs. Ces derniers doivent être libérés des pressions d’où qu’elles viennent. Quand on connait les forfaits des Américains, ne serait-ce qu’en Irak, on reste stupéfait devant tant d’arrogance et de mépris délivrés par son Président, qui va jusqu’à dicter à la France la conduite à tenir dans la livraison à la Russie d’un bâtiment militaire à la marine de ce pays.

J.B.