Le Premier ministre responsable des requins. C’est complètement marteau !

13 mai 2013, par J.B.

Un jour viendra où de futurs étudiants vont se pencher sur « la responsabilité des élus face à des phénomènes de crise : le cas de Saint-Paul ». La dernière crise requin donne un aperçu de ce qui pourrait être la conclusion : un niveau politique médiocre. Illustration : la Députée-Maire de Saint-Paul vient d’envoyer une lettre au Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Nul doute qu’il accueillera le courrier avec la courtoisie qui sied à la circonstance, mais balancer la patate chaude requin à un Premier ministre revient à jeter le discrédit sur les capacités de l’élue à assumer ses propres responsabilités (et ses turpitudes) dans une République décentralisée.

Les faits. Des requins rôdent autour de l’île, mais leur présence s’est accrue depuis quelque temps sur le littoral Ouest où on a dénombré plusieurs attaques, certaines mortelles. L’émotion est à son comble et la pratique d’activités nautiques est menacée. L’élue de la capitale de l’Ouest laisse entendre dans sa lettre au chef du gouvernement que la commune et elle-même avaient pris les dispositions adéquates. Or, en retraçant le parcours du jeune Berhamel jusqu’à son accident, on est surpris par les failles du dispositif Bello. Si l’on s’en tient aux informations publiées, cet homme était un novice. Le temps n’était pas propice. Il est allé au-delà des limites imposées là où justement croisent les requins. Les vigies n’ont pu rien faire.

Les questions. Comment cet homme a-t-il pu franchir autant de barrières de sécurité avant de se retrouver nez à nez face au squale ? Qui est responsable en dernier ressort de la chaîne de contrôles ? En quoi le requin est-il responsable de ce drame ? Mme Bello est-elle une fois de plus victime d’une machination ? À l’évidence, une évaluation critique s’impose afin de constater les défauts techniques ou humains, ce qui permettra de prendre des dispositions supplémentaires pour resserrer les contrôles-tests à chaque étape.

Ce, d’autant plus qu’un jeune responsable d’association souligne que dans le passé, à conditions identiques, un tel drame n’aurait pas eu lieu.

C’est donc la preuve que le système de vigilance adaptée à la conjoncture a fait défaut. D’ailleurs, le Premier ministre interpelé ne manquera pas de demander un rapport circonstancié sur le drame. La Députée-Maire qui cherche à se défausser sur lui devra bien produire ce document. L’opinion est impatiente de juger la donneuse de leçon.

En guise de conclusion. L’irresponsabilité atteint le sommet quand l’élue de la République et législatrice demande au chef du gouvernement d’enfreindre les accords internationaux sur la pêche aux requins, afin de lui accorder l’autorisation de faire des prélèvements pour diminuer la présence de ces animaux marins. Cela montre sa méconnaissance de la mer. Mais peu importe, elle est dans la com’. Cela veut dire que si elle n’a pas satisfaction, le prochain drame, elle le mettra sur le dos du Premier ministre ! Car, évidemment, elle n’est responsable de rien.

C’est bien à La Réunion où une Députée-Maire veut rendre le Premier ministre responsable des risques requins. Comme on dit, c’est complètement marteau !

J.B.

Requins

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